Le biogaz entre dans une nouvelle ère [Dossier]

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@Evergaz

Avec plus de 6 TWh de capacité de production de biométhane et 151 nouveaux sites, le secteur du biométhane tricolore a franchi en 2021 le seuil prévu pour 2023 par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Quasiment 800 projets sont en développement pour une capacité supplémentaire de 19 TWh/an.

Au-delà de son intérêt pour décarboner les usages du gaz, la flambée des cours du gaz naturel et la volonté de moins dépendre de l’approvisionnement russe confèrent au biogaz – et aux gaz renouvelables en général – un intérêt économique et stratégique inédit. Alors que les pouvoirs publics préparent la prochaine PPE, producteurs et réseaux profitent de cet alignement des planètes pour appeler à mobiliser le plus de capacités possible.

Paradoxalement, alors que le biogaz devient stratégique, les perspectives de développement pour les trois prochaines années se font incertaines, du fait de la rationalisation des mécanismes de soutien public avec la baisse régulière du tarif d’achat et l’arrivée des appels d’offres pour les méthaniseurs puissants.

La réforme de l’aide publique doit déboucher sur un mécanisme nouveau en France et ayant vocation à devenir progressivement dominant : le financement des projets par les consommateurs de gaz, via une obligation reposant sur les fournisseurs.

La montée en puissance du biogaz va devoir éviter plusieurs écueils : l’hostilité de certains riverains comme pour l’éolien, le changement d’affectation des sols en cas de recours trop important aux cultures à vocation énergétique, le déséquilibre des chaînes d’approvisionnement dû aux tensions sur les intrants. Le bon fonctionnement permanent des méthaniseurs n’est pas une mince affaire.

Jusqu’à maintenant surtout assurée par les méthaniseurs agricoles, la production de biogaz se diversifie, attirant notamment les entreprises de traitement des déchets.

Le marché du biométhane reste des plus prometteurs en France. En témoignent les fusions-acquisitions et les investissements réalisés par les fonds spécialisés et les producteurs indépendants.

L’économie du biogaz reste émergente. Son potentiel est loin d’être complètement cerné comme l’illustre les travaux sur le captage de CO2 co-produit par les méthaniseurs. Synthétisé avec d’autres molécules, l’hydrogène par exemple, ce CO2 peut donner naissance à de nouveaux carburants.

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