L’agrivoltaïsme à l’heure des choix [Dossier]

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(c) Jacopo Landi

Dans le monde des énergies renouvelables, peu de sujets apparaissent aussi délicats que l’agrivoltaïsme. L’équilibre entre productions agricole et photovoltaïque est difficile à trouver. De plus en plus de projets se développent sans qu’un cadre clair n’existe. Une première réponse devrait être donnée par la future loi d’accélération des EnR. Elle commence son parcours législatif cette semaine. Le gouvernement a assuré qu’un amendement sera dédié à la question. Il doit se frayer un chemin entre les besoins des développeurs, demandeurs de foncier, et ceux des agriculteurs, soucieux de protéger leurs cultures. Chaque mot va être pesé, après des mois de lobbying intense.

Le Sénat, où l’examen du texte va commencer, vient de donner un aperçu de ce à quoi cet amendement pourrait ressembler en adoptant une proposition de loi « en faveur du développement raisonné de l’agrivoltaïsme ». La Haute Assemblée a fait preuve de rigueur mais sa définition ne résout pas tous les cas de figure.

Les énergéticiens et le monde agricole n’ont pas attendu les pouvoirs publics pour commencer à débattre du sujet et chercher à éviter que les panneaux solaires remplacent les cultures. Mais à l’intérieur des deux camps, des visions s’opposent.

Une chose est sûre, si l’agrivoltaïsme suscite de telles discussions, c’est que les enjeux sont de taille. Une définition solide et un mécanisme de soutien adéquat ouvriraient des milliers d’hectares de terres agricoles à la production d’énergie, alors que l’accès au foncier reste une problématique majeure pour les EnR. Les développeurs, y compris de gros acteurs, et les investisseurs multiplient les initiatives et les partenariats. Preuve de son attrait, l’agrivoltaïsme a bien réussi lors de la dernière session des appels d’offres innovation, l’un des seuls moyens, pour le moment, de recevoir un soutien public.

Le secteur connaît un bouillonnement technologique. Des solutions sont proposées pour s’adapter aux besoins des cultures ou de l’élevage mais aussi pour optimiser la production agricole et maintenir un prix de l’électricité compétitif. Panneaux fixes, avec trackers, semi transparents, verticaux… : les expérimentations se multiplient.

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