Transition : les régions ont bel et bien pris le mors aux dents

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Compte-rendu de l’atelier « Les actions des territoires pour la transition énergétique » organisé par GreenUnivers au salon World Efficiency, 13 décembre, Paris – 

« Dans les années qui viennent, l’expertise des régions dans la transition énergétique va croître très fortement » : Guillaume Ayné, délégué national filières et territoires du réseau Pexe, est persuadé que la période de flottement dans les territoires est terminée. Désormais convaincues que des créations d’emplois sont pour de bon à la clé, les régions n’hésitent plus et débloquent des fonds importants.

Des fonds pour le cap-dev

Témoin, la société d’investissement Cap3RI, dans les Hauts-de France, qui dispose de 50 M€ apportés à la fois par la région, le Fonds européen de développement régional (Feder), le Crédit Agricole, Groupama et la BEI. « C’est le premier fonds européen régional à la fois public et privé. C’est aussi le premier fonds régional orienté vers le capital-développement et non les infrastructures », indique Julien Watry, chargé d’investissement chez Cap3RI. Trois opérations ont été réalisées pour l’instant (Drekan, Astradec et Air Flux Chaumeca) et une cinquantaine d’emplois créés dans les activités investies. Trois nouveaux deals sont en closing, notamment dans la méthanisation – un axe fort pour ce fonds.

Attention, Cap3RI ne mise pas sur les start-up mais sur des sociétés plus matures, autour de 5 à 6 M€ de chiffre d’affaires, qui font mouvement. « Un exemple très intéressant, estime Guillaume Ayné. Des moyens financiers vont ici directement vers des entreprises de la transition et ces moyens sont importants, il n’y a aucun problème de disponibilité du capital… ». Suivez son regard le stop & go gouvernemental sur les Territoires à énergie positive, certains projets se voyant couper les vivres. « Cette initiative a permis d’identifier les territoires qui voulaient vraiment avancer. Mais l’État a accordé des fonds avant de voir les projets en détail. Un peu d’argent a été dilapidé »… d’où la réaction aujourd’hui.

Coopération et coalitions

Pour mobiliser en région autour de la loi d’août 2015, l’État est sans doute allé un peu vite et a vu les choses d’un peu trop haut. Plus proches des acteurs économiques, désormais convaincues que la croissance verte peut revitaliser, reconvertir voire sauver des communes parfois désertifiées, les régions cherchent des solutions vraiment payantes et imaginatives. Ce qui donne lieu, par exemple, à des coalitions inédites, entre secteur public et privé, grands groupes et startup, activités régulées et dérégulées, comme le constate en région Paca Jean-Christophe Clément, chef de projet du pôle de compétitivité Capenergies. Le méga-projet Flexgrid (600 M€ pour l’investissement et l’exploitation) en est une bonne illustration, qui réunit des compétences dans le solaire, la géothermie, l’éolien, la petite hydroélectricité, le stockage, la gestion de l’énergie, le numérique… et des acteurs de toutes tailles. « La coopération est la clé de la transition énergétique », estime ce professionnel.

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