Le traditionnel salon de l’Agriculture, qui ouvre ses portes demain à Paris, sera peut-être l’occasion pour les acteurs de la filière biogaz d’obtenir des réponses de la part du gouvernement sur l’avenir du secteur. Malgré une nouvelle mouture de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) plus favorable que la précédente, des zones d’ombre persistent.
Appel d’offres ou guichet ouvert ?
Passage obligé des ministres de l’Agriculture, Didier Guillaume, et de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, le salon de l’Agriculture sera l’occasion de préciser les modalités des futurs appels d’offres. Ces derniers prévoient deux sessions de 350 GWh par an mais comme le rappelait Jean-Louis Bal à GreenUnivers, à l’occasion du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables, il convient « d’éclaircir l’encadrement économique des nouveaux projets et définir ceux qui iront en appel d’offres et ceux en guichet ouvert », la PPE n’étant pas très explicite sur ce point.
A noter également que les objectifs en matière de volumes semblent bien faibles au regard du nombre de projets actuellement développés. La PPE prévoit une production de 14 TWh, dont 6 TWh injectés (au lieu de 8 TWh dans la version précédente), en 2023, soit justement la capacité cumulée des 650 dossiers d’installations biogaz recensés en France à la fin de l’année 2018. De quoi laisser craindre une pause dans le développement de projets les prochaines années.
Tenir la courbe des coûts
L’autre enjeu principal de la filière biogaz consistera à délivrer les projets à des prix compétitifs. Le secteur n’a pas été épargné par la logique gouvernementale consistant à réduire progressivement les aides publiques aux énergies renouvelables pour les pousser à optimiser les coûts et se rapprocher des prix de marché. Une démarche entendue par les acteurs qui auraient néanmoins souhaité que les particularités du biogaz, ie les externalités positives qu’il génère pour le secteur agricole soient mieux prises en compte.
Une demande en partie entendue puisque la nouvelle version de la PPE, mise en consultation fin janvier, a relevé à 75€/MWh le tarif d’achat en 2023 au lieu des 67 €/MWh initialement prévus. En revanche, le niveau de soutien en 2028 reste inchangé : 60€/MWh. « La courbe de décroissance des coûts semble difficile à tenir et ses modalités restent encore floues et imprécises », regrette Jean-Louis Bal. Les acteurs réfléchissent actuellement à d’autres moyens de soutenir financièrement la filière sans piocher dans les finances publiques, à l’image de GRDF (voir plus bas).
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