Y a-t-il un effet “French Tech” sur les cleantech ?

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Compte-rendu de l’atelier « Accompagnement des start-up : qu’en attendre vraiment ?” organisé par GreenUnivers au salon World Efficiency, 14 décembre, Paris –

“Quand on est ingénieur, et que l’on a une idée ou un bon produit, on peut croire que cela suffira. Mais heureusement des gens sont là pour nous sortir de la technique et nous rappeler que l’on a aussi besoin de marketing, de communication, de financement, d’un réseau…”, pointait ce 14 décembre Benjamin Claudel, ingénieur projet efficacité énergétique chez Stimergy, une start-up spécialisée dans la récupération de la chaleur fatale issue des serveurs informatiques. Savoir prendre du recul, appréhender les questions de management, nouer des contacts en France et à l’étranger… Ces éternels défis pour les start-up restent des passages obligés, même à l’heure de la “French Tech”.

Le monde français de l’innovation a pourtant bien évolué ces dernières années, et les cleantech n’échappent pas à cette tendance. “Nous avons toujours soutenu qu’elles avaient leur place au cœur de la French Tech au même titre que l’intelligence artificielle, les biotechnologies ou la fintech”, défend Pierre Nougué, cofondateur d’Ecosys Group. Avec le Cleantech Open France – un réseau de 85 partenaires et un vivier de 450 start-up et PME – il promeut depuis 2010 une approche écosystémique. Mais depuis “trois ou quatre ans”, il observe “une évolution radicale” dans le secteur autour de deux mots-clés : “précision et professionnalisme”.

Une émulation entre les acteurs

La société européenne InnoEnergy, qui s’apprête à changer d’échelle, défend elle-aussi une “approche holistique” de l’innovation depuis 2010. Avec un réseau de plus de 300 partenaires en Europe, elle cherche à coupler financement, mentorat, mise en relation et “suivi des entrepreneurs durant toute leur croissance”, présente Pauline Vettier, sa responsable marketing et communication. Depuis quelques années, elle constate aussi une “évidente émulation entre tous les acteurs”.

Faut-il y voir un effet de la French Tech ? En partie. Cette démarche initiée sous le quinquennat de François Hollande est d’abord le reflet d’un mouvement plus profond dans le système de recherche, les écoles d’ingénieurs, etc. Mais elle offre une certaine visibilité. Olivier Bordelanne, directeur d’investissement chez Demeter Ventures, en atteste : “Très concrètement, elle fait venir des confrères étrangers, y compris des États-Unis et d’Asie, pas seulement d’Europe. Ils viennent voir ce qui se passe en France et constate qu’il y a un vrai mouvement de fond”. Un an après la fusion entre Demeter et Emertec, l’investisseur continue de privilégier une stratégie de “financement intelligent” couplant la prise de participation, la mise en relation et l’accompagnement au quotidien “sans pour autant faire de l’ingérence”, promet-il. Pas toujours avec succès, certes. Sur dix investissements réalisés, “deux ou trois” sont en moyenne des échecs, “trois ou quatre” donnent plutôt de bons résultats et le reste fait naître “des champions”, évalue-t-il. Mais cela fait partie du métier, French Tech ou pas.

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