
Echange, confiance, concertation, acceptabilité, appropriation… Tout le vocabulaire français de l’intérêt commun a été convoqué jeudi 16 novembre par les orateurs des Assises de l’éolien terrestre. Le Syndicat des énergies renouvelables, organisateur, a voulu donner la parole aux élus, administrations, ONG impliquées dans la question éolienne. Car il y a bien une question éolienne en France – même si la filière vient de battre un record en installant 1 627 MW sur les 12 derniers mois – et c’est elle qui a motivé la création d’un groupe de travail sous l’autorité du ministère de la Transition écologique et solidaire. De fait, « il faut libérer les EnR, a redit Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot, dans un message vidéo. Le gouvernement veut libérer la réglementation et le modèle économique, financier et fiscal. Mais il faut aussi respecter les paysages. »
Un appel d’offres neutre de 200 MW, mais pour s’en débarrasser… On retiendra de l’intervention de Virginie Schwartz, directrice de l’énergie à la Direction générale de l’énergie et du Climat (DGEC), deux confirmations : 1) la PPE numéro deux, prévue pour fin 2018 fixera les appels d’offres pour la totalité du quinquennat ; 2) les appels d’offres technologiquement neutres restent persona non grata mais il faut quand même composer avec la Commission européenne, leur fervente supportrice. D’où le lancement d’un prochain appel d’offres éolien + solaire sur 200 MW, encore en discussion avec la Commission européenne néanmoins, afin de démontrer justement… que cette solution n’est pas la meilleure ! |
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Rendez-vous en février
Ces sujets manifestement prioritaires correspondent aussi au programme des commissions du groupe de travail éolien. Mais attention quand même : « Nous avons déjà fait beaucoup en matière de simplification, les changements proposés doivent représenter une vraie amélioration », rappelle Virginie Schwartz, directrice de l’énergie à la Direction générale de l’énergie et du Climat (DGEC). Elle affirme néanmoins que l’administration est ouverte sur le sujet et donne rendez-vous avec le projet de loi » Un Etat au service d’une société de confiance » (ex Droit à l’erreur et simplification) qui « apportera des améliorations, notamment sur les délais de raccordement ». Le texte est prévu pour février, une version a « fuité » aujourd’hui dans Les Echos. Rappelons que dans sa version initiale, ce texte ne prévoyait rien pour l’éolien terrestre.
Une rupture brutale parfois négligée
Côté acceptabilité, la DGEC constate elle aussi des taux de recours excessivement élevés et veut travailler sur le sujet, mais dans un esprit d’équilibre : « Les projets sont menés avec les territoires et pas contre eux », résume Virginie Schwartz. De ce point de vue, le témoignage d’André Flajolet, président de la Commission développement durable de l’Association des maires de France (AMF) était sans concession à l’égard de la filière : « le développement éolien a été, pour partie, une question financière. Certains [certains développeurs, NDLR] ne se rendent pas compte de la rupture brutale que suppose l’arrivée d’un parc éolien ». Les mois qui viennent diront ce qui ressort concrètement du brain storming actuel. « Nous voulons porter des avancées concrètes, dans les 10 premiers mois du quinquennat » , promet Sébastien Lecornu. Ce qui en laisse quatre. [/restrict-content]