Dossier éolien en mer : Le tour de France des ports

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Port de Brest (DR)

Quelles villes seront les bases portuaires de la future filière industrielle française de l’éolien offshore ? Alors que le premier appel d’offres pour l’installation de 3 GW de puissance installée au large des côtes de la Manche et de l’Atlantique a été lancé en juillet, la concurrence est farouche et les ports rivalisent d’arguments et de promesses d’investissements pour séduire les entreprises.

Le principal enjeu pour les ports est d’attirer l’un des deux turbiniers candidats à ce jour, Alstom, allié à EDF EN, et Areva, présent dans les deux autres consortiums, autour de GDF Suez d’une part et d’Iberdrola d’autre part. L’arrivée d’un turbinier serait une manne pour un territoire : Alstom par exemple, compte investir plusieurs dizaines de millions d’euros dans une usine et créer 1.000 emplois directs s’il remporte au moins 1 GW dans le cadre de l’appel d’offres.

Une activité économique sur le long terme

Et les fabricants de turbines entraîneront beaucoup d’autres sociétés. Une ribambelle de sous-traitants seront nécessaires pour la fabrication des composants, l’installation des plates-formes en mer, le raccordement des parcs… Et après la phase de construction, la maintenance des parcs continuera à gérer de l’activité et du trafic portuaire. Sans compter que les turbiniers qui auront fait le choix d’un port pourront l’utiliser par la suite pour cibler d’autres marchés un peu plus éloignés, notamment au Royaume-Uni ou en mer du Nord.

GreenUnivers a fait le tour de six grands ports de la façade ouest : Brest, Cherbourg, Nantes Saint-Nazaire, Le Havre, Dunkerque et Bordeaux. Si ce dernier est plus en retrait par rapport à l’appel d’offres, il mise malgré tout sur l’éolien offshore grâce notamment à la présence proche d’EADS Astrium, qui se lance dans la fabrication de pales terrestres et réfléchit à l’éolien en mer. Les cinq autres espèrent bien profiter du premier round français.

Les grands critères scrutés par les fabricants de turbines

Quels sont les principaux critères examinés par les entreprises ? La qualité du tissu industriel local, les aides à l’implantation, le domaine foncier disponible ou aménageable rapidement (un turbinier a besoin d’environ 40 hectares, par exemple, pour être à l’aise) et bien sûr la situation géographique. Si certains ports sont très proches des cinq zones prévues dans l’appel d’offres, comme Le Havre et Cherbourg, d’autres plus éloignés jouent la carte des autres marchés européens, à l’image de Dunkerque.

Les turbiniers ont déjà établi des short-lists : Areva a retenu Le Havre, Cherbourg et Dunkerque, alors qu’Alstom a pour l’instant un éventail plus ouvert. Les choix définitifs devraient être connus à l’automne : les ports n’ont plus que quelques semaines pour les convaincre.

Voici les articles de notre série publiée ces dernières semaines par GreenUnivers sur les ports et l’éolien offshore :

– L’éolien offshore fait rêver les ports français – 17.09.2010

– Eolien offshore : La guerre économique régionale a commencé – 28.01.2011

– Eolien en mer – Les ports (1) : Bordeaux lance un appel à candidatures aux industriels – 27.06.2011

– Eolien en mer – Les ports (2) : Le Havre met deux scénarios sur la table – 06.07.2011

– Éolien en mer – Les ports (3) : Dunkerque parie sur sa position européenne – 26.07.2011

– Éolien en mer – Les ports (4) : Cherbourg bouscule les grands ports – 08.08.2011

– Éolien en mer – Les ports (5) : Nantes Saint-Nazaire doit convaincre Alstom – 24.08.2011

Éolien en mer – Les ports (6) : Brest veut devenir pôle d’excellence sur les énergies marines – 30.08.2011

 

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