Dossier EMR : L’énergie hydrolienne en pointe [1/3]

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L'hydrolienne D10 de Sabella, assemblée. (Crédit Sabella)
L’hydrolienne D10 de Sabella, assemblée. (Crédit Sabella)

Prêts à prendre la vague des énergies marines, les acteurs français du secteur se réunissent à Nantes cette semaine lors des deuxièmes Assises des énergies marines renouvelables, organisées par le Syndicat des énergies renouvelables, et de Thetis, la convention internationale des énergies marines renouvelables.

A cette occasion, GreenUnivers publie une version mise à jour du chapitre Énergies marines renouvelables (EMR) de son Panorama des cleantech en France, publié le 2 avril 2015 en partenariat avec EY.

Aux portes du marché

Parmi les différentes EMR, l’hydrolien constitue le segment le plus avancé avec des projets commerciaux en préparation pour les prochaines années. Outre sa prédictibilité, la ressource hydrolienne est aussi extrêmement localisée, les sites les plus favorables étant ceux où les courants sont les plus forts. Au niveau mondial, le potentiel théorique estimé par l’Ocean Energy Systems est de 7, 800 TWh/an. Bien lotis, le Royaume-Uni, la France et le Canada sont les pays les plus en avance.

Objectif : 100€/MWh

Une cinquantaine d’architectures innovantes sont comptabilisées utilisant plusieurs typologies de turbines – à axe horizontal, vertical ou encore à « effet Venturi ». Les coûts de production actuels oscillent entre 375 et 400€/MWh, mais les économies d’échelle liées au passage du stade de démonstrateur à celui industriel pourraient faire passer le coût sous la barre des 100€/MWh.

La France en bonne position

Au niveau mondial, à part le projet géant MeyGen (400 MW) en Écosse, porté par le fabricant australien Atlantis Resources, la plupart des acteurs se concentre sur des démonstrateurs ou des projets pré-commerciaux de taille réduite. Le géant industriel allemand Siemens, parmi les plus expérimentés, a officialisé en novembre 2014 sa décision d’abandonner les énergies marines : c’est Atlantis Resources qui a racheté Marine Current Turbines (MCT), la start-up britannique que le groupe allemand avait acquise à 100% en 2012.

Le potentiel hydrolien exploitable en France est estimé entre 2 et 3 GW, soit 20% du potentiel européen (le Royaume-Uni concentre à lui seul 60% des ressources estimées). Le gisement est concentré essentiellement autour du Cotentin, dans le raz Blanchard et le raz de Barfleur, et dans une moindre mesure au large de la pointe de Bretagne.

Les projets en développement 

Depuis 2012, la feuille de route a été progressivement mise en place pour accompagner l’émergence de cette filière. L’appel à manifestations d’intérêt pour des fermes pilotes hydroliennes au raz Blanchard (Normandie) a été alloué fin 2014. Recalé à l’AMI au Fromveur (Bretagne), le consortium Sabella-Engie (ex-GDF Suez), seul postulant, pourrait être repêché grâce à une nouvelle version de sa candidature.

Sur huit consortiums candidats, deux ont été retenus sur la seule zone du raz Blanchard. L’Ademe a misé sur des valeurs sûres en désignant les acteurs les plus avancés dans le domaine : DCNS-EDF EN et Alstom-Engie. Ces fermes pilotes seront subventionnées par l’État à hauteur de 173€/MWh avec, en outre, une prime d’environ 103 millions d’euros répartie entre les deux fermes.

Deux chantiers au raz Blanchard

Normandie Hydro présenté par EDF EN et DCNS, prévoit l’installation d’une ferme pré-commerciale de sept hydroliennes de 2 MW pour une puissance totale de 14 MW. Le raccordement au réseau est prévu à partir de 2018, la ferme sera ensuite exploitée par EDF EN. Le coût du projet, estimé à ...

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