Les voitures en 2020 ? Toutes hybrides !

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Toyota Prius hybrideLes modèles sortant des usines en 2020 auront tous un niveau d’hybridation, selon une étude de la division business consulting d’IBM menée auprès de 125 dirigeants de l’automobile de 15 pays, dont les 10 premiers constructeurs mondiaux. Plus économes en carburant et donc émettant moins de CO2 grâce à leur double motorisation – à essence et électrique, ces véhicules vont rafler la mise.

 

Toutes les catégories d’hybridation vont se développer. La technologie « micro hybride » d’abord, le niveau le plus faible d’hybridation, avec par exemple les systèmes de « stop and start » qui jouent le rôle de démarreur et d’alternateur des voitures classiques et peuvent couper automatiquement le moteur thermique lors des arrêts (aux feux, notamment). Ils permettent de réduire la consommation d’essence de 13%  – au maximum et sous certaines conditions de conduite – et les émissions de CO2 d’environ 10%.

 

Deuxième catégorie : la « mild hybridation », avec un « stop and start » aux fonctionnalités élargies qui fournit un appoint de puissance lors des reprises, l’énergie étant souvent stockée dans des batteries. De nombreux dirigeants font état de partenariats et de recherche dans ce domaine. Enfin, dernière catégorie, la plus connue, celle des voitures avec une technologie entièrement hybride, dont les moteurs thermique et électrique sont additionnés mécaniquement et qui peuvent fonctionner sur le mode tout électrique (comme la Prius de Toyota).

 

Les voitures hybrides sont pour l’instant encore peu présentes sur les marchés, notamment en raison de leur coût élevé, même si elles gagnent régulièrement du terrain. Les Etats-Unis représentent le plus gros marché mondial (plus de 360 000 ventes en 2007, près de 400 000 attendues cette année), devant le Japon et le Canada. En France, il s’en est vendu un peu plus de 7 000 en 2007, selon le bilan annuel de l’Ademe, un chiffre encore marginal mais qui a malgré tout quasiment triplé en trois ans. Depuis le succès de la Toyota Prius, « la » voiture hybride par excellence qui réalise 75% des ventes aux Etats-Unis sur ce segment, la plupart des constructeurs sont sur les rangs et une belle bataille s’annonce dans les prochains mois. Honda devrait présenter un nouveau modèle hybride au printemps 2009, annoncé comme plus économe en carburant et moins cher que la Prius, et GM parie sur la voiture électrique avec le lancement en 2011 de sa Chevrolet Volt, à branher sur une prise électrique

 

D’ici à 2020, les voitures électriques vont également progresser, selon IBM. De nombreux constructeurs ont fait récemment des annonces dans ce domaine, à l’image du partenariat signé entre Renault-Nissan et Better Place en Israël et au Danemark. Les biocarburants auront également le vent en poupe, avec du bioéthanol de seconde génération, les entreprises s’étant lancées dans une course à l’éthanol cellulosique tiré de toutes sortes de déchets végétaux, moins contesté que l’éthanol issu du maïs. 

 

Seuls les véhicules fonctionnant avec des piles à combustible semblent devoir occuper une place marginale d’ici à 2020, en raison de leurs coûts importants de développement et des infrastructures nécessaires. Aux Etats-Unis, par exemple, ils ne devraient pas représenter plus de 1% de la production automobile.

 

Tous ces nouveaux modèles permettront de diminuer la consommation de carburant bien sûr. Mais les efforts devront aussi porter sur d’autres aspects, comme le recyclage des matériaux utilisés, tant les priorités environnementales seront en tête des critères d’achat des consommateurs (voir tableau ci-dessous).

 

 tableau IBM

 

Mais l’évolution des modèles n’est pas la seule mutation qui attend les constructeurs automobiles, selon IBM. Ils doivent également se préparer à un changement de comportement des consommateurs. Dans les pays industrialisés, la voiture n’est plus aussi sacrée qu’avant, notamment parce qu’elle est reconnue comme polluante. Dans les prochaines années, les consommateurs vont redéfinir leurs modes de déplacement. Le coût de l’énergie, l’émergence de mégapoles et de nouveaux modes de transports collectifs et publics risquent de les amener à délaisser l’automobile individuelle. De nouvelles pratiques d’achat et de location verront le jour, prédit l’étude, avec la possibilité pour le consommateur d’accéder à plusieurs modèles. Par exemple, une petite voiture peu consommatrice d’énergie la semaine remplacée par un modèle plus luxueux pour les vacances ou certains week-ends. L’offre devra donc être complètement revue, de même que les modes de financement.

 

Accéder à l’intégralité de l’étude d’IBM ici (en anglais).

 

(Photo : DR)

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