Le coût du solaire n’est plus un frein à son développement

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Le coût du financement du photovoltaïque par la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) a baissé de près de 30% depuis le moratoire : c’est l’une des conclusions de la première édition de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque lancé par le think tank France Territoire Solaire (FTS), présidé par Daniel Bour (Sunnco), et le cabinet de conseil Kurt Salmon. Les explications de Céline Alléaume, senior manager chez Kurt Salmon.

GreenUnivers : Pourquoi lancer un Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque ?

L’objectif est de fournir des indicateurs transparents sur l’évolution du marché, qui aident à mieux comprendre les évolutions et les enjeux pour faciliter les débats. Nous nous appuyons notamment sur des données publiques comme les statistiques d’ERDF sur les raccordements au réseau ou les projets en file d’attente. Et nous comparons le marché français avec d’autres grands pays, pour l’instant l’Allemagne et l’Italie. Une mise à jour trimestrielle de ces données est prévue et nous voulons les enrichir progressivement avec de nouveaux indicateurs.

GU : Votre observatoire souligne le retard de la France, notamment par rapport à l’Allemagne. Peut-on encore combler le fossé ?

Il faut relativiser ce retard car le solaire reste une technologie émergente avec un marché qui évolue très vite : la baisse du prix des panneaux, par exemple, fait chuter le prix du kWh produit et nous rapproche de la parité réseau, qui sera atteinte entre 2015 et 2020. Les jeux sont loin d’être faits et la France a toutes les chances de pouvoir se situer en première ligne mais il faut impérativement revoir les ambitions et retrouver une dynamique. Les objectifs fixés dans le cadre du Grenelle avaient leur valeur à l’époque mais ils ont besoin d’être révisés. La réalité du solaire en France en 2012 n’est pas celle de 2008. Il faut une loi POPE (loi de programmation de la politique énergétique) 2013 adaptée. Le vrai problème aujourd’hui, c’est qu’on ne sait pas très bien où l’on va, les pouvoirs publics n’affichent pas une ligne claire.

GU : Mais dans une période de restrictions budgétaires, le développement du solaire n’est il pas trop cher ?

On a beaucoup dit que le soutien au solaire pesait sur les consommateurs en faisant exploser la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité). Aujourd’hui, ce n’est plus vrai. Selon nos projections, le poids prévisionnel de la CSPE photovoltaïque liée aux centrales entrées en file d’attente après la moratoire s’élève à 102 millions d’euros pour 330 MW raccordés sur les trois derniers trimestres 2011. Soit un coût moyen de 300 000 euros/MW installé, qui a diminué d’environ 30% entre la période d’avant et celle d’après le moratoire. Le coût du financement du solaire par la CSPE n’est donc plus un frein.

GU : Est-ce que l’annonce d’une bonification de 10% sur les tarifs d’achat pour les installations utilisant des panneaux fabriqués en Europe vous semble encourageante ?

C’est un signal positif qui place la problématique au bon niveau en encourageant la production en Europe. Il est important d’installer une filière en amont et l’arrivée de grands acteurs français (NDLR : Total, EDF…) est aussi un élément encourageant. C’est le début d’une nouvelle organisation. Reste à amplifier ce mouvement par une vraie politique de développement, avec un cadre qui favorise les investissements et une meilleure articulation entre les PME et les grands groupes. Dans les deux prochaines années, la consolidation du marché va continuer, en amont et en aval. L’atteinte de la taille critique est vitale.

 

 

 

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