Appel d’offres : 45 MW accordés par l’Etat pour les moyennes toitures solaires

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Gelé depuis le moratoire de décembre 2010, le marché solaire sur les toitures de moyenne taille va enfin repartir, mais tout doucement. Le résultat de la première tranche de l’appel d’offres sur le segment des installations de 100 à 250 kW vient de sortir : l’intégralité des 45 MW instruits par la CRE (Commission de régulation de l’énergie) a été retenue. Un point positif : l’Etat n’a pas tardé (les dossiers avaient été déposés au plus tard le 20 janvier). Un point noir  : il n’a reçu comme candidatures que la moitié des volumes attendus. L’illustration de la faible efficacité du nouveau système, lourd en procédures.

Cet appel d’offres de 120 MW avait attiré 68 MW de projets, dont 23 MW écartés sur la base d’un dossier incomplet. Les 45 MW validés par le CRE représentent 218 installations. La liste des gagnants n’est pas encore connue mais le gouvernement informera rapidement les candidats. GreenUnivers est actuellement dans l’attente de la liste des lauréats de la part du ministère de l’Environnement.

L’appel d’offres portait sur la construction d’installations photovoltaïques comprises entre 100 et 250 kW (environ 1.000 à 2.500 m2, le toit d’un grand bâtiment). Un autre appel d’offres similaire, mais offrant 30 MW, est en cours. D’autres de même puissance seront lancés chaque trimestre. Les candidats dont le dossier était incomplet pourront s’ils le souhaitent re-soumettre leur projet.

Les lauréats ont été sélectionnés sur la base d’exigences industrielles et environnementales renforcées. Le cahier des charges exige notamment un engagement de recyclage des panneaux en fin de vie ainsi que la fourniture d’une évaluation carbone simplifiée.

Le SER déçu

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a jugé ce résultat décevant, le qualifiant de “légère bouffée d’oxygène pour la filière”, mais en regrettant le faible volume proposé par les candidats. Pour autant, il s’est félicité de “la diligence avec laquelle le gouvernement et la CRE ont traité” les dossiers et du fait que “tous les projets considérés comme complets, soit 45 MW au total, ont été retenus”, mais a justifié que seuls 68 MW aient été déposés par les candidats.

“Les professionnels regrettent que la complexité du cahier des charges ait constitué un obstacle trop important pour permettre au plus grand nombre d’acteurs de répondre à la consultation, ce qui explique que la puissance totale proposée ait été presque deux fois inférieure à la cible de 120 MW. En outre, la CRE a écarté 23 MW sans demander aux candidats de compléter les documents demandés. Les professionnels souhaitent que les instructeurs aient la possibilité d’échanger avec les candidats dans ces cas de figure”, indique le SER.

Eviter de baisser le tarif

Il met aussi en évidence une aberration révélée par le marché. Sur ce segment de 100 à 250 kW, le prix de l’électricité proposé par les candidats de l’appel d’offres – 229 €/MWh en moyenne selon la CRE – est supérieur à ce que prévoit le gouvernement pour les petites installations de 36 à 100 kW (213,7 €/MWh actuellement, mais une nouvelle baisse trimestrielle est attendue au 31 mars). Or ces petites installations coûtent en réalité plus chères que les grandes. Le SER réclame donc l’arrêt de la baisse trimestrielle des tarifs sur les segments 36 à 100 kW.

“Par ailleurs, nous espérons que le rythme de traitement des prochaines tranches de cet appel d’offres ne sera pas retardé par les échéances électorales à venir”, déclarent Jean-Louis Bal et Arnaud Mine, respectivement président du SER et de SOLER, la branche photovoltaïque du SER.

Cet appel d’offres s’inscrit dans le cadre plus global du nouveau dispositif de soutien au solaire en France mis en place début mars 2011. Avant la révision du cadre de soutien au solaire photovoltaïque, le tarif d’achat de ces installations aurait été de 370 €/MWh, a souligné le ministère, pour qui le système permet de développer le solaire tout en réduisant son impact sur la facture du consommateur d’électricité.

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