La Chine vise 15% d’énergies renouvelables en 2020

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Pékin vient de réaffirmer ses grandes ambitions dans les cleantech à l’occasion de la 11ème assemblé nationale populaire, qui s’est terminée hier. L’annonce la plus spectaculaire est venue de Zhang Guobao, le directeur de la NEA (National Energy Administration) qui a dévoilé la future mise en place d’un programme destiné à porter à 15% la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique du pays, à l’horizon 2020.

Pour l’instant, selon le bureau national des statistiques, les énergies renouvelables ont compté pour 9,9% de la consommation énergétique du pays en 2009 (contre 8,5% en 2008).

Globalement, la consommation d’énergie a atteint 3,1 milliards de tonnes équivalent charbon l’année dernière, en progression de + 6,3% en un an. Les promesses des autorités sont loin d’être tenues : alors que le 11ème plan quinquennal (2006-2010) touche à sa fin, l’objectif pour 2010 d’une baisse de 20% de la consommation d’énergie par rapport au niveau de 2005 paraît toujours hors de portée. A ce jour, la consommation d’énergie par point de PIB n’aurait baissé que de 14,38% entre 2006 et 2009, avec en 2009, une baisse de seulement 2,2%, loin des – 4% visés.

Une mauvaise performance attribuée par Li Pumin, le porte parole de la NDRC (National Development and Reform Commission) à la forte croissance du secteur industriel – très gourmand en énergie – à partir du troisième trimestre 2009.

Priorité à l’éolien et au solaire

Malgré ces difficultés, au regard des annonces publiques des dirigeants chinois, 2010 s’annonce prometteuse pour les cleantech. Selon He Jiankun, le vice-président du panel d’experts sur le changement climatique auprès du gouvernement, Pékin a l’intention de mettre en place un système de contrôle et de mesure de l’énergie, transparent et juste, pour un coût estimé à 147 milliards de dollars par an.

Dans cette optique, la China Meteorological Administration a été chargée de répertorier toutes les sources de vent et de lumière solaire du pays susceptibles de générer de l’énergie propre. De grands projets sont déjà en cours. La Chine est ainsi le pays qui a installé le plus grand nombre d’éoliennes en 2009, et Pékin vise 200 GW d’éolien en 2020, contre 25 GW fin 2009. Elle s’intéresse aussi à l’offshore et vient d’achever un premier parc de 102 MW au large de Shanghaï.

Et dans le solaire, la Chine met aussi les bouchées doubles, dans le thermique, comme dans le photovoltaïque.

Le pays avance aussi dans la constitution d’un vaste réseau intelligent (smartgrid), permettant notamment de relier les énergies renouvelables au réseau. Si l’échéance est prévue à l’horizon 2020, des réseaux pilotes commencent à être déployés dans les grandes et moyennes villes du pays.

Avec les Etats-Unis, la Chine est le pays qui a prévu d’investir le plus dans le smartgrid en 2010 dans le cadre de son plan de relance : 7,3 milliards de dollars, selon un récent rapport du cabinet américain Zpryme.

D’autres mesures pour les cleantech

Pékin envisagerait également de subventionner l’achat de véhicules à énergie alternative avec une prime à l’achat pouvant monter jusqu’à 8797 dollars. L’objectif serait d’atteindre les 500 000 engins « propres » sur les routes chinoises dans les trois ans.

Enfin, avec cette même intention de promouvoir une politique fiscale visant à réduire la pollution, l’instauration d’une taxe dédiée à la protection de l’environnement a été mentionnée durant ces dix jours qu’aura durée l’assemblée nationale populaire.

Par Olivier Sasportas, correspondant à Pékin

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