Le Grenelle : 450 milliards d’euros investis et 600 000 emplois (étude)

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bcgLe Grenelle de l’environnement est bon pour l’environnement mais aussi pour l’économie ! C’est le message que le gouvernement martèle alors que le projet de loi Grenelle 1 est actuellement examiné en seconde lecture par les députés. Il a présenté aujourd’hui une étude réalisée par le Boston Consulting group (BCG), un cabinet de conseil en stratégie, sur les impacts des 15 programmes du Grenelle pour l’économie et l’emploi. Bilan : le Grenelle va faire baisser la consommation d’énergie du pays de 25% et générer environ 450 milliards d’euros d’activités économiques sur douze ans, de 2009 à 2020.

Qui en bénéficiera le plus ? Sans surprise, le bâtiment puisqu’une grande partie des 250 mesures du Grenelle est destinée à améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment qui est, avec les transports, l’un des deux plus gros secteurs émetteurs de CO2. Les transports arrivent justement en deuxième position devant les énergies renouvelables. Le pic de l’activité générée devrait être atteint en 2015, avec 46 milliards d’euros investis pour cette seule année.

Sur le front de l’emploi, le BCG évalue les créations à plus de 600 000 en moyenne pendant douze ans. Et ce sont évidemment les trois secteurs pour lesquels l’impact économique sera le plus fort qui vont créer le plus de postes. La plupart de ces emplois sont liés aux chantiers eux-mêmes. Une fois que ceux-ci seront terminés, seuls devraient subsister quelque 100 000 emplois liés à la maintenance.

Qui va financer cet effort important ? L’Etat et les collectivités devraient prendre en charge environ le tiers de l’effort d’investissement. Les entreprises et les ménages, par les travaux qu’ils vont faire, mettront aussi la main au porte-monnaie. L’étude estime qu’il y aura une grosse partie autofinancée : entre 40 et 45%. Si par exemple les bâtiments sont mieux isolés et plus économes en énergie, la facture énergétique sera réduite, d’où un autofinancement. Le gain est estimé à 15 milliards d’euros par an sur la base d’un baril à 65 dollars. Cette évaluation reste cependant à modérer car le prix de l’énergie dépend de multiples facteurs (comme le prix du baril) qui peuvent modifier cette part « autofinancée ».

Cette évaluation des impacts du Grenelle confirme peu ou prou l’étude d’impact faite par le ministère de l’Ecologie et révélée en novembre 2008. Elle chiffrait à 450 milliards d’euros les investissements nécessaires dans le cadre du grenelle entre 2009 et 2020. Avec à la clé 535 000 emplois.

Le BCG a voulu comparer l’importance des mesures « vertes » prises par la France avec celles de deux autres pays,  l’Allemagne et les Etats-Unis. A première vue, le bilan est flatteur pour la France. En pourcentage du PIB, elle va consacrer 0,9% en moyenne par an à ces dispositifs entre 2009 et 2020, contre 0,3% pour l’Allemagne et 0,1% pour les Etats-Unis. Mais attention : pour les Etats-Unis, le chiffre ne tient compte que des dépenses fédérales, et pas de celles des Etats. Quant à nos voisins allemands, s’ils investissent un peu moins aujourd’hui, c’est peut-être parce qu’ils ont commencé à investir plus tôt et ont aujourd’hui une sérieuse avance, notamment dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique des bâtiments.

Le problème le plus sérieux pour la France est sa capacité à faire naître des champions industriels dans ces nouveaux domaines du green business. « Les filières sont-elles assez performantes ? Ce n’est pas certain aujourd’hui », reconnaît Marc Benayoun, directeur du BCG France. Sans grand groupe d’envergure mondial dans l’éolien ou le solaire, elle va devoir mettre les bouchées doubles, par exemple en se spécialisant sur certaines technologies qui ne sont pas encore matures, comme le solaire à couche mince, comme le suggère un récent rapport du cabinet PricewaterhouseCoopers.

Télécharger le rapport en cliquant ici bcg

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