La compensation carbone, un cadeau de Noël tendance ?

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Proposer aux particuliers de compenser leurs émissions de CO2 : l’idée n’est pas nouvelle, mais à l’approche des fêtes de fin d’année, elle devient très tendance et fait figure de cadeau original outre-atlantique.

Aux Etats-Unis, des prestataires en compensation mettent en vente des certificats de compensation carbone sur leurs sites internet. L’organisation non lucrative Carbonfund a créé une gamme spéciale permettant d’acquérir l’équivalent de 1 à 100 tonnes de CO2. La tonne vaut 10 dollars. Pour 100 dollars, vous avez droit à 10 tonnes et un bonus spécial de 2 tonnes gratuites. Les dons sont déductibles des impôts.

L’argent ainsi récolté sert à réduire les émissions de CO2 via le financement de projets dans les énergies renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique ou la reforestation.

D’autres organismes proposent des offres similaires. Y compris au Canada où l’organisation livclean profite de l’approche des fêtes pour promouvoir les cartes de compensation comme idées de cadeau. Il en coûte 20 dollars canadiens pour une carte de compensation de 1 tonne de CO2, carte envoyée par e-mail. Ceux qui désireraient une carte en plastique devront payer 1 dollar de plus. Une tonne correspond aux émissions émises par une voiture en deux mois, en moyenne, ou par six semaines de chauffage et d’éclairage d’une maison.

En France, où les consommateurs se déclarent attirés par des cadeaux de Noël écologiques, le marketing ne va pas aussi loin. « Nous ne menons pas ce type d’opération », indique Matthieu Tiberghien, responsable du programme Action Carbone, qui propose depuis deux ans aux entreprises et aux particuliers de réduire et de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre en finançant des projets « verts » portés par des ONG dans les pays du Sud.

A fin 2008, Action Carbone aura compensé quelque 80 000 tonnes d’équivalent CO2, dont 30% grâce aux dons des particuliers. Ces derniers versent en moyenne 15 000 euros par mois via le site, une somme répartie entre les différents projets soutenus par le programme. « La pratique est beaucoup moins développée en France que dans les pays anglo-saxons”, observe Matthieu Tiberghien. Les souscripteurs sont plutôt des personnes vivant en ville et socialement assez aisées.

 

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