Rien ne va plus pour REC

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L’un des trois plus grands fabricants de silicium pour cellules solaires, le norvégien Renewable Energy Corporation (REC) non seulement a annoncé une lourde perte en 2009 mais dit aussi s’attendre à une année 2010 encore pire, toujours plombée par la baisse des prix.

Le groupe, qui s’est aussi récemment lancé dans la fabrication de cellules et panneaux photovoltaïques, a au passage déprécié ses actifs de 250 millions d’euros au 4e trimestre. Comme il est déjà très endetté et que les marchés commencent à craindre sérieusement pour son avenir, son action s’est écroulée de près de 10% à la Bourse d’Oslo.

Avant impôts, REC a perdu 2,5 milliards de couronnes (300 millions d’euros environ) en 2009 après un bénéfice de 4,3 milliards en 2008, principalement à cause de la dépréciation de ses actifs en fin d’année, alors même que son chiffre d’affaires a  progressé de 11,8%, à 9,2 milliards de couronnes. Mais sa marge a fondu à 19%, contre 40% un an plus tôt.

Et la suite s’annonce pire : au premier trimestre 2010, REC prévoit un résultat brut d’exploitation “sensiblement inférieur” à celui de la même période 2009, toujours à cause des prix faibles qui l’ont obligé à accorder à ses clients des rabais de 20% sur les contrats de long terme.

Autre point noir, les coûts de la construction de deux nouvelles usines, qui devraient peser à hauteur de 600 millions de couronnes sur les comptes 2010 : l’une aux Etats-Unis, qui a souffert de retards, et une autre à Singapour. Pour tenir jusqu’à leur démarrage mi-2011, REC tente de rééchelonner sa dette auprès des banques créancières.

Son cours est tombé sous les 27 couronnes, son plus bas en 4 ans, et dix fois moins que le niveau de 300 couronnes de fin 2007.

REC a connu le pire des scénarios : alors qu’il était en pleine phase d’expansion, avec plusieurs usines en construction, le prix des cellules et du silicium a chuté encore plus vite que prévu et laminé ses bénéfices. Il avait en effet engagé des investissements de 24 milliards de couronnes (3 milliards d’euros) entre 2006 et 2008 pour plus que doubler sa production de silicium et multiplier par 7 celle de panneaux solaires, qui passera de seulement 100 MW en 2009 à plus de 700 MW en 2011, le propulsant parmi les leaders mondiaux des panneaux solaires.

Seule bonne nouvelle, la grande usine que REC construit à Singapour (qui lui aura coûté 2,4 milliards de dollars) coûtera 20% de moins que prévu et permettra au groupe de produire des cellules et panneaux très compétitifs par rapport à ses concurrents européens et asiatiques.

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