
Entretien avec Elisabeth Ayrault, PDG de CNR –
Concessionnaire du Rhône depuis plus de 80 ans, CNR bénéficie de la rente de l’hydroélectricité qu’elle défend bec et ongles. Mais cette entreprise publique-privée (50,03% entre les mains de la Caisse des Dépôts et des collectivités locales, le solde pour Engie) a lancé sa diversification pour générer d’autres sources de revenus. Discrètement, elle avance sur de nombreux fronts : agrégation bien sûr mais aussi éolien, solaire flottant, hydrolien fluvial, déploiement de bornes de recharge rapide… Le groupe (1,06 Mds€ de CA en 2016, 1 350 salariés) cherche une croissance « raisonnable » comme l’explique Elisabeth Ayrault à GreenUnivers.
GreenUnivers : Vous aviez annoncé un objectif de 900 MW de nouvelles énergies renouvelables en service en 2020. Où en êtes-vous ?
Elisabeth Ayrault : Nous atteindrons près de 1 000 MW en service en 2020. Nous avons déjà 520 MW éoliens et 61 MW de photovoltaïque en opération, les deux se développent à bon rythme, en complément de nos 3 035 MW d’hydroélectricité. En revanche, nous avons revu à la baisse nos ambitions à l’international : notre modèle rend difficile l’exportation en capital. Nous avions un objectif de 300 MW, mais nous allons plutôt nous déployer dans les territoires d’outre-mer, en Guadeloupe, Martinique, Guyane.
GU : Vos objectifs sont très raisonnables sur un marché pourtant porteur, pourquoi cette prudence ?
EA : Nous ...