Indicateur boursier Green Europe : un an d’évolution des valeurs vertes

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L’indicateur GREEN EUROPE a un an. Représentatif des « technologies vertes », il est composé de 38 valeurs européennes appartenant aux secteurs des énergies renouvelables c’est-à-dire solaire, éolien, biomasse, qu’il s’agisse de fabricants, d’installateurs ou de producteurs d’électricité. Sont également inclues des sociétés du secteur de l’environnement ou encore des spécialistes de l’économie d’énergie. GREEN EUROPE a été crée le 7 avril 2009.

A fin décembre 2009, GREEN EUROPE surperformait l’indice de référence EUROSTOXX50 de 4 points après une progression de 41,7% depuis sa création.

Au cours du premier trimestre 2010, il a perdu 9,8% par rapport à une baisse de 2,12% pour EUROSTOXX50.

Historique
60 derniers jours

Par Sabine Burlot, analyste cleantech pour GreenUnivers

En 2009, le solaire en tête

Si l’on reprend la première période, le secteur qui a affiché les plus belles hausses est à l’évidence le solaire avec les performances de trois  allemandes  : SOLAR MILLENIUM +201,68%, SMA SOLARTECH +169,37% et ROTH&RAU +96,59%. L’installateur français FACILASOL s’est également distingué avec une progression de + 155%.

Une grosse ombre au tableau concernant Q-CELLS, le fabricant allemand de cellules solaires qui a subi en 2009 une dure correction après des années de croissance exponentielle. Une situation qui l’a amené à entreprendre une restructuration dont les coûts pèseront encore sur les comptes du début 2010.

Les producteurs d’ENR en deuxième place

La deuxième place est à attribuer aux producteurs d’électricité à base d’énergies renouvelables, toutes sources confondues : +91% pour VOLTALIA, + 36% pour EDF Energies Nouvelles, +32% pour AEROWATT. SECHILIENNE SIDEC fait par contre moins bien que l’indice de référence avec +24%. Mais ainsi que nous l’avions expliqué il y a peu de temps, l’année 2009 restera  une année à oublier pour le producteur d’électricité avec un recul de son chiffre d’affaires consolidé et de son résultat net part du Groupe de respectivement 19,7% et 33,1%. Des chiffres expliqués par l’enchaînement  des mauvaises nouvelles rencontrées en 2009 (grèves, baisse du prix du charbon, incidents techniques, décalage des développements dans le solaire …).

En trois, les fabricants d’éolien

En troisième position, les équipementiers éoliens : le français VERGNET et l’allemand REPOWER SYSTEMS ont surperformé l’indice affichant +81% et +54,8%. Le premier s’est imposé comme la référence de l’éolien de moyenne puissance sur le marché FARWIND® grâce à sa technologie originale d’éoliennes bipales rabattables en moins d’une heure en cas d’alerte cyclonique. Le second a mis au point la plus grande éolienne du monde (5 Mégawatt).  Le prototype est destiné principalement à un usage offshore. Dans le même temps, on peut déplorer les performances en demi-teinte d’autres valeurs concurrentes dont le leader mondial VESTAS +12%, l’espagnol GAMESA +6% et l’allemand NORDEX +4,9%.

Un début d’année 2010 morose, surtout dans le solaire

Sur la deuxième période, les « greentech » font sérieusement grise mine ! Le secteur solaire,  qui avait enregistré les plus fortes hausses, est celui qui affiche les baisses les plus importantes. Première explication, les prises de bénéfices auxquelles il fallait s’attendre : -53% pour SOLAR MILLENIUM, -23% pour ROTH & RAU.

Outre ce premier élément d’explication, alors qu’il subissait de plein fouet la crise, le secteur solaire a dû régler d’autres difficultés propres : la crise de surproduction de panneaux solaires à l’origine de la chute des prix des cellules photovoltaïques et de  l’écrasement des marges des équipementiers ou encore le développement d’une concurrence de plus en plus aigue, asiatique et américaine.

Sans compter  l’incertitude, aujourd’hui levée, qui a pesé sur les nouveaux tarifs  (Allemagne, France…), et les doutes quant aux objectifs de croissance des capacités installées et du manque de visibilité sur le calendrier d’approbation de l’Energy Bill aux Etats-Unis.

L’éolien résiste mieux

Les valeurs du secteur éolien ont relativement mieux résisté : -13,8% pour GAMESA et -12% pour AEROWATT. VERGNET n’a perdu que 2% sa performance sur un an et se maintenant à + 74%. VESTAS a affiché une petite hausse de 1,78%. Très consommateur de capitaux, le secteur éolien a été confronté comme le reste de l’économie, au problème de l’assèchement du marché du crédit.

Concernant l’ensemble des secteurs de l’indicateur, la propagation du risque souverain à l’Italie, au Portugal et à l’Espagne aura été très pénalisante. Les entreprises du sud de l’Europe représentent 25% de la composition.

Les valeurs « environnement » ont atténué la sous-performance de l’indicateur depuis le début de l’année. SUEZ Env + 1,97% (+45,6% sur un an), SEVERN TRENT +11,9% (+17% sur un an) et VEOLIA Env +6,33% (+48% sur un an).

Et maintenant ?

Toutes les incertitudes ne sont pas levées. En matière de tarifs, des positions ont été prises qui provoquent des réactions fortes. Copenhague a déçu.

Face aux enjeux énergétiques du XXIe siècle, à la nécessaire réduction de la dépendance des pays importateurs d’énergies fossiles, à la diminution des émissions de CO2 , les énergies alternatives sont un thème d’investissement structurel. La demande énergétique globale devrait croître de 50% à l’horizon 2030. Or, il apparaît évident que les énergies fossiles auront de plus en plus de difficultés à satisfaire cette demande.

2010 a débuté avec un horizon macroéconomique plus dégagé. Si les gouvernements réduisent la voilure, la tendance reste à la multiplication des annonces de soutien à l’investissement et aux subventions prévues par les plans de relance « verts » aux Etats-Unis, en Asie (Chine, Japon, Corée, Inde..) et en Europe.

La dynamique des énergies renouvelables est partie. Elle ne sera que temporairement ralentie. Le marché des énergies renouvelables reste porteur.

Prudence à court terme

En matière d’investissements, la tendance à court terme reste à la prudence.  Il est important de diversifier son portefeuille, selon les différentes technologies et leur niveau de maturité.

Bien qu’en passe de devenir une énergie compétitive, voire rentable, le solaire a quelques années de retard sur les autres technologies. Le secteur doit également finir de régler ses difficultés, notamment celles des surcapacités, et assumer une phase de consolidation inévitable. Il devrait connaître une croissance considérable, soutenue par les avancées technologiques qui ont un beau potentiel. Les valeurs à privilégier seront des acteurs de taille importante capables de répondre à de gros contrats passés par les distributeurs d’électricité. Ce sont les groupes qui auront passé le cap de la crise en ayant mis en place les mesures de restructuration nécessaires. Ce sont enfin ceux qui auront investi dans les technologies aux coûts de production les plus faibles (nouvelles générations) et dont le taux de transformation de l’énergie solaire en électricité est le plus élevé.

Eolien et efficacité énergétique

En termes de maturité, l’éolien a une belle avance sur le solaire. Mais son potentiel de croissance est très loin d’être atteint. Les valeurs seront sélectionnées en tenant compte du positionnement concurrentiel, de la solidité du bilan et de l’avancée technologique pour les fabricants. Un secteur à suivre de près : l’éolien off-shore.

Enfin, le thème de l’efficacité énergétique ne doit pas être négligé. Celui du stockage de l’énergie produite, donc des batteries électriques, pénalisé à court terme par le ralentissement du secteur automobile n’en demeure pas moins un secteur à l’avenir prometteur : SAFT a progressé de 42% sur un an, avec néanmoins une baisse de 15% depuis janvier.

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