RepowerEU : la Commission dévoile ses cartes [Dossier]

Print Friendly, PDF & Email

Accélération du développement des EnR, économies d’énergie et diversification des sources d’approvisionnement en gaz sont les trois axes sur lesquels repose le plan RepowerEU de la Commission européenne. Esquissé en mars, au programme du Conseil européen extraordinaire des 30 et 31 mai, il a été présenté dans ses détails hier et décrit le parcours envisagé par Bruxelles pour s’affranchir définitivement des énergies fossiles russes. Dans la quête de souveraineté énergétique, sont proposées des mesures qui poussent encore plus loin celles du paquet « Fit for 55 » et vont nécessiter des investissements de l’ordre de 210 Mds€. Des lignes directrices qui ne bouleversent pas l’évolution de la transition énergétique, mais tentent d’augmenter sa vitesse.

La Présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, lors de la présentation du plan – (c) EC Audiovisual Service

Le quota d’EnR dans le mix énergétique est rehaussé à 45% d’ici 2030, au lieu de 40% prévu jusque là. L’accent est surtout mis sur le solaire, qui bénéficie d’une stratégie dédiée. Bruxelles souhaite voir 600 GW de capacité installée d’ici 2030 et mise beaucoup sur les toitures solaires, dont l’installation sera favorisée par de nouvelles obligations. Le développement d’une filière industrielle pour la production locale de panneaux photovoltaïques est aussi mentionné, même si ses contours restent assez flous pour l’instant.

La Commission européenne promet d’agir pour le raccourcissement des délais d’autorisation nécessaires à l’installation d’infrastructures EnR. Elle réaffirme leur « intérêt public supérieur » et suggère de définir des zones de développement prioritaires (« go to areas ») dans lesquelles les délais devraient être inférieurs à 1 an.

Du côté des économies d’énergie, Bruxelles revoit à la hausse les objectifs de la directive qui leur est dédiée. Les États membres devront donc réduire leur consommation de 13% d’ici 2030, et non plus de 9%. Pour y parvenir, le cadre normatif de l’efficacité énergétique va évoluer.

Mise à part l’électrification des usages, le biométhane pourra remplacer une partie du gaz russe dans les pipelines. Dans ce secteur, pas d’annonces extraordinaires. Des propositions sont mises en avant pour atteindre les 35 milliards de mètres cubes de gaz espérés en 2030. Pour l’hydrogène, la production ciblée à cette échéance est de 10 millions de tonnes, auxquelles vont s’ajouter 10 autres tonnes à trouver sur les marchés extérieurs.

A court terme, Bruxelles propose aussi des mesures pour limiter l’impact de la hausse des prix du gaz sur les marchés de l’énergie, en reprenant des initiatives déjà mises en place par certains États membres.

Consultez les documents publiés par la Commission (en anglais), à retrouver dans nos articles :

Article précédentEnerfip boucle une collecte corporate pour Qair avec capital garanti
Article suivantMobilisé par RepowerEU, où en est le Fonds pour l’innovation ?