Voiture électrique de masse : la Chine coiffe Occidentaux et Japonais au poteau

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Alors que les Japonais et les Américains ne prévoient de lancer une voiture électrique grand public qu’en 2010, un modèle est désormais vendu en Chine. Même s’il n’arrivera en Europe et aux Etats-Unis qu’en 2011.

Le producteur chinois de voitures électrique hybrides BYD, basé à Shenzen, a démarré cette semaine la vente de sa F3DM, la première voiture de ce type produite à grande échelle en Chine et dans le monde. Elle sera vendue au détail 150.000 yuans (22.000 dollars), presque moitié moins cher que la Prius de Toyota, et sera disponible dans 14 villes chinoises. Elle compte entrer sur les marchés européen et américain en 2011. Si elle passe d’ici là les tests de sécurité, s’entend.

BYD (abréviation de Build Your Dream) au départ fabricant de batteries — il est le leader mondial des batteries rechargeables, notamment pour les appareils portables –qui n’est entré dans le marché auto qu’en 2003, a tout récemment reçu un investissement du milliardaire Warren Buffett, via sa holding MidAmerican Energy, qui a payé 230 millions pour acquérir 9,89% de la société chinoise, qui est cotée à Hong Kong.

La F3DM de BYD a, selon la constructeur, une autonomie en tout électrique de 100 km, avec en outre un petit réservoir d’essence pour l’appoint. Sa recharge prend 7 heures sur une prise électrique ou 1 heure dans les stations de recharge que BYD compte installer — il est en discussion là-dessus avec des compagnies d’électricité.

Mais brancher la F3DM seulement 10 minutes dans une prise électrique chez soi la recharge déjà à 50%, selon BYD, qui estime que la batterie peut être rechargée 4.000 fois.

BYD veut d’abord vendre des voitures aux flottes d‘entreprises et de collectivités, puis au grand public en Chine à partir du 2ème semestre 2009. Le groupe a déjà conclu un accord avec la municipalité de Shenzen et la China Construction Bank pour une cinquantaine d’unités.

BYD, comme les autres constructeurs auto chinois qui préparent eux aussi des voitures électriques, est poussé par le gouvernement, qui veut couvrir le pays de stations de recharge pour installer 60.000 voitures électriques sur les routes chinoises dès 2010.

A l’étranger, BYD a déjà conclu un accord avec Clal Industries and Investments pour vendre des voitures en Israël en 2010, un pays où le réseau de stations de Better Place a lui aussi commencé à s’installer.

BYD, qui par ailleurs compte doubler ses ventes de voitures classiques à 350.000 unités en 2009, a pris plus d’un an d’avance sur la concurrence dans les voitures électriques : General Motors compte lui lancer les ventes de sa voiture électrique Chevrolet Volt fin 2010, Toyota Motor va lancer un modèle électrique de la Prius à brancher sur prise électrique également en 2010.

Pourtant la période est très difficile pour les indépendants qui se lancent dans la voiture électrique, comme le norvégien Think, qui a lancé il y a deux mois dans les rues d’Oslo sa Think City, son premier modèle : le groupe d’Aurskog, à 50 km à l’est d’Oslo, vient de décider de mettre plus de la moitié de ses 200 employés au chômage technique jusqu’à fin janvier 2009, car il manque de liquidités pour payer des équipementiers qui exigent désormais d’être payés cash à la commande. Il aura du mal à réaliser son ambition de vendre 10.000 unités en 2009.

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