La Chine veut se couvrir de stations de recharge de voitures électriques

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La Chine veut déployer à grande échelle des voitures électriques. Pour ouvrir la voie, la compagnie publique d’électricité State Grid accélère son programme d’installation d’un réseau de stations électriques dans les plus grandes villes du pays, annonce son ministre des Sciences et Technologies Wan Gang.

Les stations serviraient d’abord aux bus électriques, en test, puis aux voitures électriques. Elles coûteraient environ 25.000 euros pièce. Elles ont déjà été testées sur le site des Jeux Olympiques pour recharger 600 véhicules électriques, dont une cinquantaine de bus.

Ancien ingénieur chef durant huit ans chez Audi en Allemagne, ministre des Sciences et Technologies depuis 2007, Wan Gang veut en 2012 un million de voitures neuves roulant aux énergies nouvelles (10% des voitures construites en Chine), surtout électriques. Dès 2010, il vise 10.000 véhicules hybrides ou à piles à combustible dans dix grandes villes sélectionnées, et en 2020, un véhicule sur deux devra rouler aux énergies nouvelles.

State Grid (SGCC), le distributeur d’électricité sur 22 provinces chinoises, et le plus gros du monde, commence à installer son réseau de stations dans des mégapoles telles Pékin, Shanghai et Tianjin, capables de charger (ou d’échanger) les batteries des nouveaux bus et des voitures. C’est ainsi un nouveau réseau qui se lance dans le pays et concurrence les rois chinois du pétrole CNPC ou Sinopec.

Concernant les futures automobiles, aux technologies diesel ou hybrides offertes par PSA, Volkswagen ou Toyota jugées trop chères, l’Etat chinois préfère le tout-électrique. Les constructeurs chinois se bousculent : des groupe peu connus comme Wangxiang, avec ses sites de Xiaoshan (Guangdong), puis Hangzhou, prétend sortir “dès 2010”, 50.000 tout-électrique. A Tianjin, le groupe Qingyuan Electric Vehicle s’estime capable de produire 20.000 modèles/an dans les mêmes délais, avec la “plus grande usine mondiale” du genre.

BYD Auto, gros constructeur de Shenzhen, peaufine sa F6, une voiture hybride d’une autonomie supposée de plus de 100 km et roulant à une vitesse maximale de 160km/h (prix annoncé : 14 000 €)… BYD, qui compte aussi vendre ses modèles en Europe dès 2010 ainsi qu’en Israël, dit avoir investi “plus d’un milliard de yuans (100 millions d’euros) en R&D dans la voiture électrique depuis 2003 et compte en investir encore 4 milliards dans son nouveau site de de production de voitures électriques de Shenzhen. Et d’autres constructeurs chinois sont sur les rangs, comme Dongfeng Motor, Chery Auto ou Changan Auto, tous anticipant un réseau national de stations de chargement.

La stratégie de Wan Gang est claire : avec déjà 48% de pétrole importé, la Chine ne pourra pas toujours rouler au pétrole. Elle met les bouchées doubles en recherche & développement du tout-électrique et peut rejoindre le niveau de l’Ouest pour produire à prix écrasés, peut-être dans dix ans. Un nouvel exemple qui illustre la formule “Chine+green = l’affaire du siècle“. Et l’Inde se profile

De quoi mettre sous pression les constructeurs de l’Ouest, qui commencent à accélérer leurs projets de voitures électriques, comme General Motors qui vient de présenter la version de série de sa future Chevrolet Volt, une voiture électrique d’une autonomie de 64 km, qui coûtera près de 30.000 dollars pièce, prévue pour 2010. Et qui conforte ceux qui tentent d’installer des réseaux de stations de chargement comme l’investisseur Shai Agassi avec son Project Better Place, en partenariat avec Renault-Nissan.

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