Fini la lune, mais plus d’énergies propres dans le Budget américain

Print Friendly, PDF & Email

obama-co2Le projet de Budget 2011, présenté en début de semaine par Barack Obama, freine sur certaines dépenses pour réduire un déficit record (1.556 milliards en 2010), mais reste prodigue pour les cleantech, qui ont déjà reçu une pluie de subventions dans le cadre du plan de relance.

Il comporte toute une série de dépenses liées à l’environnement : 2,6 milliards de dollars pour la recherche climatique, 2,3 milliards (sous forme de crédits d’impôt) pour les énergies vertes  ou encore 545 millions pour le captage du CO2.

Quelque 786 millions sont aussi alloués à des projets de recherche-développement, allant de la recherche sur l’éthanol au biogaz.

Baisse des aides aux énergies fossiles

Plus frappant, il prévoit de supprimer toute une série de subventions pour les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) représentant au total 2,7 milliards de dollars — qui étaient très critiquées par les écologistes. Sur dix ans, cela économiserait au budget américain 36,5 milliards.

C’est un changement radical : le gouvernement américain a dépensé 72,5 milliards de dollars en subventions pour les énergies fossiles, entre 2002 et 2008 contre 29 milliards pour les énergies renouvelables, selon un rapport du Environmental Law Institute.

Ce Budget prévoit aussi de financer la renaissance du nucléaire américain, qui recevrait une dotation de 53,5 milliards de dollars, trois fois plus que les 18,5 milliards qu’il recevait jusqu’ici.

Le bâtiment vert n’est pas oublié : il est prévu de rénover 1,1 million de logements pour améliorer leur efficacité énergétique. Enfin, il prévoit d’accroître la production de batteries pour les véhicules électriques pour atteindre une production de 500.000 par an d’ici 2015.

Et Barack Obama devrait encore annoncer de nouvelles mesures dans les prochaines heures sur les biocarburants et les investissements dans les technologies propres.

Pas de recettes pour le marché du carbone

Mais le projet de Budget fait en revanche l’impasse sur le marché du carbone. C’est un geste d’abord destiné à calmer les entreprises : Barack Obama ne prévoit plus que le budget américain encaisse des milliards de dollars grâce à la mise en place d’un système dit de « cap and trade » — une limitation des émissions de CO2 des industries, qui devraient donc acheter des crédits carbone.

L’an dernier, le gouvernement Obama avait calculé que l’installation de ce dispositif rapporterait 646 milliards de dollars sur la période 2012-2019 au budget américain, grâce au produit de la vente des crédits carbone. Ces fonds devaient même servir à réduire les impôts des classes moyennes.

Mais le Budget 2011 affecte désormais une ligne “zéro” à ce projet de marché du carbone, prévu dans le projet de loi sur l’énergie qui a été difficilement adopté par la Chambre des représentant l’an dernier et se heurte encore à un Sénat très réticent, surtout depuis la perte de sa majorité qualifiée il y a quelques jours avec la victoire du candidat républicain dans l’Etat du Massachusetts.

Et selon des sites américains, Obama s’est dit prêt à abandonner complètement le cap-and-trade devant l’hostilité du Sénat.

Le gouvernement explique que les éventuelles recettes serviront à aider les familles en difficulté et les entreprises pour préparer une économie moins polluante. Elles aideront aussi le pays à s’adapter aux changements climatiques, avec en outre une aide similaire pour les pays émergents.

Article précédentSaint-Gobain poursuit ses emplettes dans le solaire (Premium)
Article suivantUn rachat et un gros contrat pour l’allemand Roth & Rau (usines de cellules solaires) (Premium)