USA : les subventions américaines font revenir les banquiers

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Après six mois de gel de crédits pour l’éolien américain, privé de fonds par des banques chancelantes, le plan Obama de subventions aux énergies renouvelables déclenche à Wall Street un dégel, et même un regain d’enthousiasme. Non pas tant en raison des montants accordés que de leurs nouvelles modalités : un versement immédiat et d’avance.

Et les plus grandes banques prêtent de nouveau des sommes colossales aux installateurs de turbines. Ainsi courant août, Morgan Stanley et Citigroup ont investi plus de 100 millions de dollars chacune dans des parcs éoliens aux Etats-Unis, a rapporté le Wall Street Journal.

General Electric, dont la branche financière investit également dans des projets éoliens, a aussi déclaré qu’il recherchait “activement” des opportunités dans le secteur.

Car pour la première fois, les aides promises par le gouvernement américain ne consistent plus en des crédits d’impôt sur toute la durée d’exploitation du parc, mais en une subvention correspondant à 30% du coût de construction du projet, en cash.

De quoi lever toutes les hésitations : les banquiers ont dit au WSJ que, grâce à ces aides, la rentabilité des projets éoliens va jusqu’à 15% par an.

Les aides commencent à pleuvoir sur les développeurs éoliens, avec une première tranche de plus de 500 millions annoncée cette semaine et distribuée à une série d’entreprises, en tête Iberdrola.

Ces aides, prévues pour tous les sites de productions d’énergies nouvelles inclus dans la gigantesque distribution des prix de 40 milliards de dollars pour les secteurs liés à l’environnement, devraient aussi permettre de rouvrir le robinet des finances pour les grandes installations solaires et géothermiques.

Pour l’instant, pour ce régime d’aides de 30% pour les sites de production d’énergies renouvelables qui démarreront d’ici fin 2010, le gouvernement américain a dit envisager de dépenser 3 milliards de dollars, mais sans se fixer de plafond maximum.

Les banquiers et les experts estiment déjà que le succès de la mesure pourrait faire gonfler l’enveloppe jusqu’à 10 milliards de dollars d’ici fin 2010 — de quoi en théorie financer l’installation de 15 GW d’éolien, soit la moitié de la capacité éoliennes actuelle des Etats-Unis.

Les parcs éoliens ont peut-être résolus leur problème de financement mais ils devront encore trouver des clients pour acheter leur électricité, plus chère que celle produite par les centrales classiques au charbon.

Tout dépendra cette fois des exigences que le gouvernement américain imposera aux compagnies électriques en matière d’émissions de CO2 ou de taux minimum d’énergies renouvelables.

Une norme fédérale est en préparation, à partir de 2012, mais les compagnies pourront ausi y parvenir en améliorant leur efficacité énergétique plutôt qu’en recourant à de l’énergie éolienne ou solaire – ce qui revient bien moins cher.

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