Capture du CO2 : économiquement viable en 2030, calcule McKinsey

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L’Europe va devoir développer les technologies de capture et stockage du carbone (CSC) à grande échelle, selon une étude du cabinet McKinsey. Les énergies fossiles vont en effet continuer à jouer un rôle majeur dans le mix énergétique au moins jusqu’en 2050. Or le CSC est l’un des moyens les plus efficaces pour réduire les émissions de CO2. Il pourrait aussi permettre de lutter contre les émissions des secteurs industriels les plus polluants, comme le ciment ou l’acier, qui représentent 10 à 15 % des émissions de CO2 de l’Europe.

Différents rapports ont estimé que le CSC permettrait de réduire les émissions de CO2 de 1,5 à 4 Gigatonne (GT) par an. L’étude McKinsey estime que c’est à 3,6 GT par an que l’on pourrait parvenir en 2030 au niveau mondial et à 0,4 en Europe (soit environ 20% de la réduction d’émissions souhaitée par Bruxelles en 2030). Atteindre cet objectif nécessitera le déploiement de 80 à 120 sites de capture et stockage à échelle commerciale.

A quel prix pourra-t-on développer le CSC ? Selon McKinsey, le coût pourrait se situer entre 30 à 45 euros par tonne de CO2 capturée en 2030. Ce prix rendrait les installations rentables par rapport à un prix de la tonne de carbone anticipée entre 30 et 48 euros à cette échéance par de nombreux instituts, même si des experts le voient à un niveau bien supérieur. Et le coût pourrait même être inférieur en cas de rupture technologique ou d’utilisation plus vaste.

En revanche, dans un premier temps, le coût des installations pilotes de CSC sera deux fois plus élevé : entre 60 et 90 euros la tonne de CO2. Un prix justifié par leur plus petite taille, une moindre efficacité et une optimisation commerciale moins développée.

Les coûts peuvent aussi augmenter en fonction de différents critères, notamment de l’éloignement de la zone de stockage. Les trois technologies majeures de CSC aboutissent en revanche à des coûts similaires. Par ailleurs, la modernisation des usines existantes pour y déployer la technologie ne sera pas toujours économiquement intéressante.

Si les projets sont à terme viables, McKinsey rappelle que des subventions seront indispensables pour les sites pilotes. Plus de 10 milliards d’euros pourraient être necessaires pour que la première génération de 10 à 15 usines pilotes soit construite…

Accéder à l’intégralité de l’étude ici (en anglais).

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