20 femmes au cœur de la transition énergétique en 2022

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Les lauréates lors de la remise des prix le 8 mars 2022
Crédit : LV
Cérémonie de remise des prix le 8 mars 2022


Les membres du jury

Guy Auger,Partner Andera Partners
Gwenaelle Avice-Huet, Senior VP corporate strategy Schneider Electric
Jean-Louis Bal, Président Syndicat des Énergies Renouvelables
Philippe Boucly, Président France Hydrogène
Adrienne Brotons, Head of innovation partnerships Renault
Patricia Laurent, Cofondatrice & directrice de la rédaction GreenUnivers
David Marchal, Directeur exécutif adjoint expertise et programmes Ademe
Sylvie Perrin, Avocate associée De Gaulle Fleurance & Présidente La Plateforme Verte
Nicolas Wolff, Vice-président France Énergie Éolienne – Vice-président general manager Boralex Europe
Le Prix des femmes de la transition énergétique fête ses cinq ans. Organisé par Andera Partners et GreenUnivers, il met en avant 20 championnes des énergies renouvelables, de l’hydrogène vert, de la rénovation énergétique, de la mobilité durable ou encore du financement. Elles ont été sélectionnées par un jury de professionnels parmi 120 candidatures proposées. Les critères ? Leurs actions et accomplissements au cours de l’année 2021.  

Toutes les représentantes de cette 5e promotion contribuent à l’essor d’une transition énergétique indispensable pour lutter contre le dérèglement climatique. Qu’elles travaillent dans des entreprises privées, les services de l’Etat, les banques et sociétés de gestion ou des associations.  

Elles se répartissent en cinq catégories, avec pour chacune d’entre elles, une lauréate et des nominées : secteur privé, secteur public, innovation, finance, innovation. Sans oublier le prix « coup de cœur » du jury attribué à une action exemplaire. 

Secteur privé

Marie Godard-Pithon, l’ingénieure veut décarboner le ciment

« Une grande partie des investissements industriels de Vicat est tournée vers la décarbonation », se réjouit Marie Godard-Pithon, directrice de la performance et des investissements du dernier grand cimentier français. Ce groupe, qui trouve son origine dans l’invention du ciment artificiel par Louis Vicat il y a 200 ans, veut notamment brûler 100% de combustibles alternatifs aux énergies fossiles en 2025 en France et 40% à l’échelle internationale en 2030. Un chantier majeur pour cette ingénieure à la tête de 60 personnes, une équipe encore majoritairement masculine où elle s’efforce d’encourager les candidatures féminines convaincantes, « sans tomber dans la discrimination positive forcée ».

Recrutée en 2019, Marie Godard-Pithon est aussi membre du comité exécutif, signe de l’importance que cette entreprise familiale accorde à sa transformation. La décarbonation des cimenteries est un ouvrage au long cours et à large spectre. Transformer les combustibles ne suffit pas. Marie Godard-Pithon travaille aussi sur la réduction du taux de clinker, les lignes de cuisson moins énergivores, la numérisation pour optimiser les procédés et consommer moins, la capture du CO2 et l’association avec la production d’hydrogène. Le tout dimensionné à grande échelle, à l’image du projet Hynovi lancé en 2021 et mené avec Hynamics (EDF) pour récupérer 500 000 tonnes de CO2 en 2026.
Chez Vicat, elle fait « quelque chose qui compte »
Prévu à Montalieu-Vercieu en Isère, dans la plus grosse cimenterie française, Hynovi passionne Marie Godard-Pithon, car « il est l’image des grands process de l’industrie et de l’énergie, fascinants par leur complexité et leurs impacts ». Cette diplômée de l’école d’ingénieurs chimistes nancéenne Ensic, en 2007, aurait pu s’orienter vers les cosmétiques et leurs laboratoires, comme la plupart de ses camarades féminines. Elle l’a d’ailleurs fait six mois en tant que stagiaire… pour vite rejoindre l’industrie lourde, moins glamour mais où l’on peut « faire quelque chose qui compte, agir à la source pour trouver des améliorations ». Après avoir fait ses armes dans le pétrole en travaillant entre autres sur la désulfuration de l’essence, cette maman de deux jeunes enfants se plaît maintenant chez Vicat, une entreprise qu’elle considère comme sincèrement engagée dans la réduction de la pollution.

Jean-Philippe Pié

Yara Chakhtoura

Directrice générale
Vattenfall France

Cette diplômée de Centrale Paris et Oxford est à la tête de la filiale française EnR du groupe suédois depuis quatre ans. 2021 a été une belle année pour elle : Vattenfall a été présélectionné avec ses partenaires pour les appels d’offres éoliens en mer de Normandie (1 GW) et Bretagne Sud (250 MW) et elle a été promue présidente de la commission éolien offshore de France Energie Eolienne.

Francesca Consorti

Responsable financière
Waga Energy

Spécialiste de la structuration et du financement des projets de transition énergétique, elle est passée par la Société Générale et Green Giraffe avant de rejoindre le spécialiste du biogaz issu des décharges en 2020. Elle a participé à sa récente introduction en Bourse – un succès ! – et mené le premier refinancement bancaire long terme de quatre unités de biométhane.

Aude Humbert

Cheffe de projet
H2V

Elle a fait ses armes chez TotalEnergies avant de rejoindre H2V, jeune société industrielle de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, en 2018. Depuis quatre ans, cette trentenaire pilote le projet de création du site de Saint-Jean-de-Folleville en Normandie (200 MW). Elle a franchi toutes les étapes avec succès, le site obtenant l’autorisation d’exploiter en janvier dernier.

Laure de Romanet

Responsable des Ressources Humaines
Vestas France

Diplômée en droit du travail et RH, elle pilote les ressources humaines de la filiale française du turbinier danois depuis 2010. Elle s’est beaucoup investie en 2021 sur le Vestas Campus, destiné à former des jeunes sortis du système scolaire.

Anne-Catherine de Tourtier

Présidente Nordex France, DG Nordex Méditerranée

Arrivée chez Nordex en 2003, cette franco-allemande a contribué à la croissance du turbinier. Présidente de France Energie Eolienne depuis décembre, elle défend un secteur très attaqué et contribue à la préparation de la future loi de programmation sur l’énergie et le climat.

Secteur public

Georgina Grenon, l’atout environnement de Paris 2024

Rendre compatible l’organisation du plus grand événement du monde avec le plus grand défi qu’affronte l’Humanité : le changement climatique. Telle est la difficile mission confiée à Georgina Grenon, directrice excellence environnementale de Paris 2024. Avec un objectif : faire des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de la capitale française un modèle plus écologique, plus sobre en énergie et en ressources naturelles.

Le secteur de l’événementiel dispose d’importantes marges de manœuvre pour réduire son empreinte environnementale : il utilise beaucoup de groupes électrogènes et réutilise peu les ressources consommées. Les équipes de Paris 2024 s’attaquent à ces obstacles. Ainsi 95% des sites sportifs existent déjà ou seront temporaires. Une collaboration a été établie très tôt avec Enedis pour aménager le réseau afin de réduire autant que possible le recours aux groupes électrogènes. « C’est un investissement qui restera en héritage pour tous les futurs événements sur ces territoires franciliens », anticipe Georgina Grenon. L’énergie (gaz/électricité) consommée sur tous les sites, y compris au village olympique, sera 100% d’origine renouvelable, fournie par le partenaire EDF.
La carrière de la directrice de l’excellence environnementale est un symbole de transition énergétique
Son casting ne relève pas du hasard, bien au contraire. La carrière de Georgina Grenon est un symbole de transition énergétique. Née en Argentine d’une famille d’origine italienne, elle se présente comme « française d’adoption, bretonne de cœur ». Après des études à l’Instituto Tecnológico de Buenos Aires, elle intègre le groupe pétrolier argentin YPF. Puis part suivre un MBA à l’Insead, à Fontainebleau. Elle est recrutée en 1999 par le cabinet Booz Allen Hamilton, où elle réalise ses premières missions sur les énergies renouvelables et les projets industriels d’efficacité énergétique et de sobriété carbone. C’est le déclic, elle se focalisera désormais sur la transition énergétique.

En 2010, elle rejoint la Direction générale de l’énergie et du climat, où elle contribue notamment à la refonte des mécanismes de soutien aux renouvelables, l’accompagnent des solutions innovantes via le Programme d’investissement d’avenir et représente la France à l’Agence internationale de l’énergie. Elle passe ensuite dans le privé, chez BPCE-Energeco puis au sein d’Engie pour développer les nouveaux business dans les cleantech. En 2018, nouveau challenge : elle prend la direction de l’excellence environnementale de Paris 2024, où elle met depuis toute son énergie pour que la capitale française remporte la médaille d’or des Jeux les plus durables.

Romain Chicheportiche

Sylvie Padilla

Responsable du service Industrie
Direction Entreprises et Transitions industrielles
Ademe

Cette ingénieure chimiste diplômée d’un Mastère en automatisation des procédés industriels rejoint l’Ademe en 2001. Après différents postes liés à la maîtrise de l’énergie, elle a été promue à la tête du service industrie où elle pilote deux dossiers majeurs : la décarbonation du secteur industriel et le déploiement de l’hydrogène.

Diane Simiu

Adjointe au Commissaire général au développement durable
Ministère de la Transition écologique

Avant de rejoindre le CGDD en 2019, cette Polytechnicienne a été pendant deux ans conseillère technique écologie à la Présidence de la République et au cabinet du Premier Ministre. Son année 2021 a été intense avec la coordination interministérielle du projet de loi Climat et résilience et le déploiement de la loi sur l’économie circulaire.

Innovation

Sandra Rey, l’entrepreneure crée un éclairage écologique

Elle veut faire entrer la bioluminescence dans nos rues. À peine sortie de ses études de design industriel, Sandra Rey crée la start-up Glowee en 2014. Avec une innovation :  émettre une lumière bleutée rivalisant avec le mobilier urbain en utilisant des lucioles, des vers luisants ou encore plus de 80% des organismes marins. Des bactéries totalement biosourcées qui peuvent concurrencer les LED sur certains usages.

Au départ, l’idée émane d’un projet étudiant lauréat du prix ArtScience, qui récompense chaque année des étudiants d’écoles d’ingénieurs et de design. Le concept, vite médiatisé, enthousiasme bien plus que prévu : « j’ai commencé à recevoir des appels de potentiels clients, constructeurs, énergéticiens, aménageurs, il y a un réel besoin pour l’urbanisme », se souvient Sandra Rey. En 2015, Glowee fait partie des start-up ambassadrices de la FrenchTech à la Cop21.
La fondatrice de Glowee veut adapter ses solutions à la transformation des espaces urbains
Après quelques années de travaux de R&D, sa lumière « a atteint une intensité largement suffisante pour être intégrée dans une ville », se félicite Sandra Rey. La start-up, basée au Génopole d’Evry (Essonne), prépare désormais un premier projet pilote sur site, pour un centre culturel à Rambouillet. Et pour financer ses futurs déploiements et renforcer l’équipe d’une quinzaine de personnes, elle a lancé sa troisième levée de fonds sur la plateforme Wiseed, dont la clôture est prévue le 13 mars.

Sandra Rey veut aussi s’adapter aux évolutions des usages urbains, en pleine transition : « Il y a de plus en plus de quartiers qui se piétonnisent, de zones vertes, d’espaces de convivialité, de mobilité douce, de voies cyclables… » Glowee travaille « sur une sorte d’espace de transition avec une zone d’ombre en journée et une assise » et cherche à intégrer les bornes de stationnement et les véhicules électriques.

La dirigeante a reçu déjà plusieurs distinctions. À 31 ans, elle fait partie du classement Forbes 2021 des 20 entrepreneurs préférés des Français et est devenue en décembre dernier présidente du Conseil National du Design. Si elle confie avoir encore le « syndrome de l’imposteur », Sandra Rey estime « important d’avoir cette reconnaissance. Lorsque j’ai monté Glowee, j’étais une très jeune femme, designer, dans la biotech. J’ai souffert d’un gros manque de crédibilité. Les distinctions engagent, aident à devenir plus résilient ».

Floréane Marinier

Julie Davico-Pahin

Co-fondatrice et CEO
Ombréa

Journaliste, elle n’a pas hésité à quitter le monde des médias pour créer en 2016 avec son père une start-up proposant des ombrières solaires intelligentes au service de l’agriculture. La CEO a fait décoller Ombrea : elle a signé des accords avec de grands groupes comme TotalEnergie et levé 10 M€ à l’automne dernier.

Eloa Guillotin

CEO et fondatrice
Beyond Aero

Persuadée que l’aviation doit se réinventer pour devenir durable, cette jeune entrepreneure ultra diplômée (ISAE-Supaero, HEC, Polytechnique, Berkeley) a cofondé Beyond Aero en 2020 à Toulouse. Après avoir levé 3 M€ en 2021, la start-up construit aujourd’hui un premier démonstrateur deux places d’avion à hydrogène.

Chloé Zaied

Fondatrice et CEO
Hynova

Marin de formation, cette marseillaise dynamique veut apporter sa pierre à la décarbonation du secteur maritime. Sa start-up Hynova a conçu un bateau de plaisance haut de gamme à propulsion électro-hydrogène. Il a parcouru ses premiers milles en Méditerranée l’été dernier, faisant huit escales de Marseille à Monaco.

Finance

Pascale Courcelle, banquière engagée

Souriante et entreprenante, Pascale Courcelle donne envie de la suivre dans la transition énergétique. Directrice du financement de l’immobilier, de l’énergie et de l’environnement chez Bpifrance, elle met en œuvre depuis plus de quatre ans le plan climat porté par la banque publique. « J’ai créé une équipe de cinq personnes au niveau national, spécialisée sur les énergies renouvelables, qui soutient et forme les spécialistes en région et les chargés d’affaires. Nous avons ainsi un maillage extrêmement fort et cela porte ses fruits » explique la banquière, présente au sein de Bpifrance depuis 1990.

La moyenne annuelle des financements de Bpifrance dans les infrastructures d’énergies renouvelables depuis 2018 est d’environ 1,5 Md€, soit plus de 150 projets soutenus par an. La banque finance bien sûr des technologies matures, comme le solaire et l’éolien, mais Pascale Courcelle souhaite diversifier le portefeuille. C’est ainsi qu’en 2021, elle a apporté des fonds à Ceog, un premier projet d’hydrogène vert de grande puissance en Guyane, à du stockage, de l’éolien offshore posé et flottant… Combative, elle a aussi passé beaucoup de temps sur le dossier de la révision des tarifs solaires pour expliquer aux services de l’Etat l’impact sur le financement des projets.
La sobriété des bâtiments, un défi qui lui tient à cœur chez Bpifrance
Maintenant que le développement des renouvelables est bien engagée, Pascale Courcelle et ses équipes s’attèlent à l’efficacité énergétique des bâtiments. « Le décret tertiaire témoigne de la nécessité de lier les enjeux de la transition aux actifs des entreprises. C’est très important pour moi de travailler sur la sobriété. Nous avons mis en place un ciblage des encours immobiliers anciens et proposons à nos clients des diagnostics, comme les Diag Eco-flux ».

Fille d’agriculteur et de formation juridique, Pascale Courcelle reste pragmatique. Elle sait que la route sera longue pour éveiller les consciences et multiplier les rénovations, mais elle aime surmonter les obstacles. Comme ceux du jeu « Ma petite planète » : elle y a participé avec ses équipes, relevant des défis pendant trois semaines pour diminuer son empreinte carbone. « L’avion ne me manque pas, je mange peu de viande rouge et je recycle beaucoup. Ces actions de colibris pèsent peu mais m’aident à me sentir ancrée dans mon environnement naturel. C’est important pour transmettre à mes enfants les actions pour demain ».

Aude Richard

Élodie Geffray

Transaction manager
Envinergy

Cette diplômée de l’école des Mines de Nancy a rejoint la société de conseil financier Envinergy en 2018. Elle y coordonne des opérations de M&A, financement et appels d’offres PPA dans l’éolien et le solaire. Signe particulier : quand elle ne s’occupe pas d’énergie, elle écrit des polars.

Kawtar Ziyat

Associate Director
Amundi Transition Énergétique

Diplômée de Neoma Business School et de la Sorbonne, elle rejoint Amundi Transition énergétique en 2018 après des expériences en M&A et financement à Londres, Auckland et Paris. Très engagée pour le climat, elle est aussi vice-présidente d’Infravenir, une association de jeunes professionnels sur les infrastructures de demain.

Associations

Cécile Goubet, fédératrice de la mobilité électrique

Elle raconte un « gros revirement de carrière à l’aube de mes 30 ans », qui l’aura amenée à la mobilité électrique « juste avant que le marché ne décolle », se souvient Cécile Goubet, déléguée générale de l’association Avere France. L’année 2021 a confirmé l’essor de l’électromobilité en France avec un bond du nombre de points de charge ouverts au public de 64% et des immatriculations de véhicules particuliers et utilitaires de 62%. Son association, dont l’équipe est passée de 4 à 20 personnes depuis son arrivée en 2018, aura été au cœur de cette dynamique, avec un rôle tant de représentation de la filière que d’information.
La déléguée générale de l’Avere France a voulu donner du sens à son parcours
Après un début de carrière dans l’industrie pharmaceutique, cette diplômée de l’Ecole de commerce de Troyes a voulu donner du sens à son parcours. « J’ai eu l’opportunité de rejoindre la Caisse des dépôts et Consignations. » Elle y travaille sur des dossiers liés au marché du carbone, puis fait de même au sein de la Direction générale de l’énergie et du climat du ministère de la Transition écologique. Au passage, elle conforte sa réorientation par un master énergie-environnement à AgroParisTech. Au ministère, elle suit de près les négociations européennes sur le marché du carbone et le paquet énergie-climat pour 2030. Cette expérience – riche car concernant de nombreux secteurs – lui donne l’envie d’approfondir le sujet dans l’un d’entre eux, la mobilité, « en mutation profonde ».

Transports, réseau électrique, services de mobilité, énergies renouvelables, batteries… Le défi ? « Faire en sorte que tous les acteurs concernés puissent exploiter au maximum les synergies. » Synergies : ce mot revient au moment de décrire l’équipe qui l’entoure. Communicants, ingénieurs, spécialistes des affaires institutionnelles… « Pour moi, la richesse d’une équipe, c’est sa diversité. Nous avons un bon mix. Si tout le monde parvient à communiquer, il y a de formidables synergies. » Après quatre ans à l’Avere, Cécile Goubet – 42 ans cette année – trouve la mobilité électrique toujours aussi « passionnante ». Si le sujet fait encore « l’objet de mauvaises compréhensions », c’est le rôle de son association de le rendre accessible à tous. « Toujours avec notre casquette de fédératrice de l’écosystème. »

Thomas Blosseville

Anne Georgelin

Responsable Éolien en mer, Hydroélectricité et EMR
Syndicat des énergies renouvelables

Diplômée en Physique et Sciences Politiques, elle défend les intérêts de la filière des énergies marines renouvelables et de l’hydroélectricité au sein du Syndicat des énergies renouvelables. Elle s’est beaucoup battue pour que l’éolien en mer soit mieux reconnu et se fasse – enfin – une place de choix au large des côtes françaises.

Christelle Werquin

Déléguée générale
France Hydrogène

Diplômée de l’Université Libre de Bruxelles et de SciencePo Lille, elle a commencé sa carrière dans les affaires européennes à Bruxelles avant de rejoindre France Hydrogène fin 2016. Elle est au coeur de la filière française de l’hydrogène, dont le développement est l’une des priorités du plan France 2030.

Coup de cœur du jury

Myriam Maestroni, elle se mobilise pour former les institutrices au climat

Spécialiste des questions énergétiques depuis plus de vingt ans, Myriam Maestroni a eu trois vies dans ces domaines. D’abord dirigeante de grandes entreprises de pétrole et gaz comme Primagaz, elle est passée « de l’autre côté du miroir » pour fonder en 2011 une start-up, Economie d’Energie, revendue au groupe La Poste en 2019, mais aussi E5T (Énergie, Efficacité Énergétique, Économie d’Énergie et Territoires), une fondation dédiée à la transition énergétique.

En dix ans, E5T a affiné ses missions : l’équipe identifie les initiatives, projets et personnes qui apportent une réelle contribution à la transition énergétique et à l’objectif de neutralité carbone. Elle les met en lumière, notamment via l’organisation d’universités d’été (La Rochelle) et d’hiver (Dunkerque, Le Havre) et crée dans les territoires un réseau d’acteurs engagés dans les transformations contre le réchauffement climatique. Elle mène aussi des actions dans le domaine fondamental qu’est l’éducation.
La présidente de la fondation E5T veut sensibiliser les enfants dès leur plus jeune âge aux enjeux de la planète
C’est ainsi qu’est né le projet « Institutrices pour le climat », lancée par Myriam Maestroni en partenariat avec Michèle Sabban, présidente du Fonds Vert R20 pour les Femmes. L’idée majeure ? Sensibiliser les enfants dès leur plus jeune âge à la façon dont leurs comportements peuvent influer sur l’environnement ou le climat. Car « la transition énergétique et l’objectif de neutralité carbone exigent à la fois une bonne compréhension du monde et des enjeux techniques et technologiques et d’être capable de traiter toutes les dimensions du sujet », insiste la présidente d’E5T. Chaque institutrice reçoit un kit pédagogique qui lui permet de mener une sensibilisation constructive. Réservé au départ à l’Afrique et initié concrètement en Côte d’Ivoire en 2021, le programme suscite aussi l’intérêt d’écoles de banlieue. Aujourd’hui, il monte en puissance et la prochaine étape est de parvenir à sélectionner 1000 institutrices pour le climat.

« Ce prix coup de cœur est très symbolique pour nous : c’est le premier que nous recevons dans le cadre d’E5T et, surtout, il a une véritable valeur d’encouragement. Car même si ce sont de petites choses au départ, cela peut devenir grand et transformant ». Et c’est bien tout ce qui importe à l’équipe d’E5T, composée de trois permanents très engagés et une douzaine de bénévoles. « Ce qui nous motive, c’est de créer un esprit favorable. N’oublions pas que les enfants d’aujourd’hui sont les leaders de demain », martèle Myriam Maestroni qui fourmille d’idées et d’énergie. Et elle est convaincue que ce sont les interactions entre toutes les parties prenantes qui permettent de mieux envisager le monde d’après. D’ailleurs, E5T est déjà en train de créer « E5T Education » qui a une vocation de « think educ’action tank ».

Hélène Bouillon
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