Le Fonds Chaleur monte en puissance

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fonds chaleurLe Fonds Chaleur Renouvelable va monter en puissance en 2010, après un bilan 2009 positif : 217,7 millions d’euros ont été distribués et vont permettre de financer une production énergétique annuelle de 250 000 tonnes équivalent pétrole (tep). Les aides dépasseront le cap des 300 millions l’année prochaine.

Créé en décembre 2008 et confié à l’Ademe, le Fonds Chaleur est l’un des principaux leviers du gouvernement pour développer les énergies renouvelables. Il est destiné à soutenir financièrement la production de chaleur à partir de biomasse, géothermie, solaire thermique et réseaux de chaleur dans le cadre de l’habitat collectif, des collectivités et des entreprises.

Son objectif est de multiplier la production de chaleur à base d’énergies renouvelables par 3,7 d’ici 2020. De 2 millions de tep en 2006, elle doit passer à 7,5 millions à cet horizon (1 tonne équivalent pétrole = 11 630 kWh).

Un milliard d’euros en trois ans

Ce Fonds est doté d’une somme globale d’un milliard d’euros pour la période 2009-2011. Il reste environ 780 millions d’euros à investir pour les deux années à venir. En l’occurrence, plus de 300 millions d’euros sont budgétés pour 2010.

L’objectif est d’atteindre à moyen terme une dotation annuelle d’environ 800 millions d’euros.

Le Fonds Chaleur doit permettre de structurer toute une filière via deux modes d’intervention : des appels à projets au niveau national concernant la filière biomasse (visant les entreprises) et un dispositif d’aides à l’investissement accessible toute l’année et concernant tout type de production de chaleur (visant les collectivités et les gestionnaires d’habitat collectif).

Le premier appel d’offres, clôturé en juin 2009, a rencontré un franc succès du côté de l’industrie. Ses objectifs ont été dépassés de 50% en termes de production énergétique à installer. 31 projets sur 37 ont été retenus représentant un investissement total de 148,2 millions d’euros. Le Fonds Chaleur finance en moyenne 40%, soit un total de 60,6 millions d’euros. GDF Suez a eu six projets retenus, devant Imerys et Dalkia, avec trois projets chacun.

Un nouvel appel d’offres

Le secteur agro-alimentaire est le mieux représenté avec 17 projets sélectionnés et 58% de la production énergétique totale (voir graphique).

Les deux plus grosses installations concernent la société Roquette Frères en Alsace (agroalimentaire-chimie) et Cristanol-Bazencourt en Champagne Ardennes (biocarburants).

Un second appel d’offres vient d’être lancé et ciblera en priorité le secteur tertiaire privé (bureaux, grandes surfaces de distribution, aéroports, logistique, etc). Il est ouvert jusqu’au 31 mars 2010. Chaque projet doit viser une production annuelle minimum de 1000 tep, selon les critères publiés par l’Ademe.

Pour l’autre volet du Fonds Chaleur concernant les aides à l’investissement hors appel d’offres, la dynamique est aussi forte. 289 dossiers ont été retenus pour un montant total de 157,1 millions d’euros d’aides attribuées. Le solaire thermique et la filière bois-énergie se taillent la part du lion en termes de nombre de projets : 38% chacun. Mais en termes de financement, les réseaux de chaleur accaparent plus de 45% des aides. Un petit bémol pour le biogaz qui a suscité peu d’intérêts.

Dans les prochaines années, l’accent sera mis sur le développement des réseaux de chaleur pour assurer la distribution de l’énergie produite.

Alexandre Simonnet

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