Le quart de l’éolien portugais change de mains, au prix fort

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Sous l’effet de la crise financière, le plus gros ensemble éolien portugais a changé de main : la société Enersis, qui détient le quart des parcs éoliens du Portugal, a été revendue pour 1,2 milliard d’euros par le gestionnaire de portefeuille australien Babcock & Brown, qui croule sous les dettes, au fonds Magnum Capital, l’un des plus gros fonds de capital-risque de la péninsule ibérique.

Le prix de vente est plus du double du prix de l’acquisition d’Enersis en 2005 par Babcock, qui l’avait à l’époque racheté au géant portugais du ciment Semapa.

Magnum Capital s’empare ainsi d’un portefeuille de 35 parcs éoliens d’une capacité de 515 MW auxquels s’ajoutent 156 MW en construction, qui seront opérationnels fin 2009. Soit 25% des éoliennes du Portugal.

Il s’agit du plus gros rachat dans l’éolien européen jamais réalisé par un fonds d’investissement. Le signe que les énergies renouvelables continuent d’attirer l’argent, malgré la crise, même si les financements des grands parcs éoliens sont pour l’instant freinés par la manque de crédits, notamment aux Etats-Unis, note une récente étude de New Energy Finance.

Mais au Portugal, l’électricité générée par les éoliennes bénéficie d’un tarif d’achat avantageux fixé pour 15 ans par l’Etat, ce qui garantit ses recettes.

Magnum a fourni 65% du financement et levé le reste auprès du Banco Espirito et du fonds scandinave Fjord Capital.

Le Portugal et l’Espagne sont parmi les deux plus grands acteurs mondiaux des énergies renouvelables, avec des leaders mondiaux du secteur comme Iberdrola Renovables, filiale de la compagnie espagnole Iberdrola, et EDP Renewables au Portugal, filiale de la compagne d’électricité portugaise EDP, ainsi que le fabricant d’éoliennes espagnol Gamesa.

Enersis représente 25% de l’éolien du pays et attend un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros en 2008 et un bénéfice avant impôt de 100 millions. Son nouveau président sera l’ex-patron d’EDP, Joao Talone, l’un des fondateurs de Magnum, qui est dirigé par le très puissant financier Angel Corcostegui, ex-PDG du Banco Santander Central Hispano.

Babcock & Brown, qui a perdu la moitié de sa valeurs d’avant la crise, et plie sous une dette de plus de 9 milliards de dollars aus., avait racheté Enersis en 2005 pour 490 millions d’euros.

Le groupe australien a indiqué qu ‘il comptait maintenant aussi vendre ses actifs éoliens en France, Grèce et Allemagne, qui ensemble représentent 239 MW installés ou en construction (dont 52 MW en France) et 550 MW de projets en développement.

En août déjà, il avait vendu ses parcs éoliens espagnols au groupe de BPT espagnol Fomento de Construcciones y Contratas.

Le prix de vente d’Enersis correspond à 2,3 millions de dollars US (1,8 millions d’euros) par mégawatt installé. C’est 6% de plus que le prix des actifs éoliens espagnols vendus par Babcock en août.

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