
Un fonds d’urgence pour soutenir les artisans et entreprises de la rénovation énergétique, alimenté par les certificats d’économies d’énergie et à mettre en place d’ici mi-mai : telle est la demande des principales fédérations de fournisseurs d’énergie (UFE, AFG, Ufip, Anode…) et du bâtiment (FFB, Capeb, FFIE) auprès de Matignon, par une lettre adressée aujourd’hui et consultable ci-dessous.
Le bâtiment est de fait touché de plein fouet par la crise du Covid-19. La Capeb estime qu’à l’heure actuelle « 80% des entreprises du secteur sont à l’arrêt ». Le mécanisme imaginé par les signataires de la lettre serait alimenté financièrement par des certificats d’économies d’énergie (CEE) collectés par les énergéticiens obligés, selon un principe proche des programmes CEE. Ils ne donnent pas lieu à des actions proprement dites d’économies d’énergie mais plutôt à des formations et sensibilisations, tout en se traduisant bel et bien en TWh cumac (négawatts cumulés et actualisés). Ils aident aussi les fournisseurs à remplir leur obligation, à un prix inférieur à celui des travaux.
Tensions anticipées sur la production de CEE
Bercy ne serait pas hostile à l’idée de soutenir les entreprises par de nouveaux moyens. Interrogé sur l’accueil réservé à cette initiative par les pouvoirs publics, qui seraient gestionnaires du fonds, Mathias Laffont, directeur Économie, mobilité et bâtiment de l’UFE, estime « nécessaire que le gouvernement soit ouvert aux démarches alternatives d’aide aux entreprises et conscient de la nécessité de tirer les conséquences de la crise du coronavirus sur la production de CEE ».
De fait, la démarche des obligés vise aussi et explicitement à limiter « la tension ...