L’électricité éolienne et solaire bientôt moins chère que le nucléaire, rappelle Greenpeace

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Comparatif du coût de l'électricité en France jusqu'en 2032 entre les EnR et le nucléaire. (Crédit : Greenpeace)
Comparatif du coût de l’électricité en France jusqu’en 2032 entre les EnR et le nucléaire. (Crédit : Greenpeace)

A quelques jours de la présentation du projet de loi sur la transition énergétique par Ségolène Royal, Greenpeace met la pression pour exclure l’énergie nucléaire du mix énergétique, en faveur des EnR. Selon une étude publiée par l’ONG, la production d’électricité éolienne ou solaire sera bientôt plus compétitive que celle d’origine nucléaire, en cas de prolongation de la durée de vie des centrales françaises au-delà de 40 ans, ce qui requiert de lourds investissements. Si le nucléaire veut rester compétitif, il devra “brader sur la sécurité” affirme l’ONG.

Compte tenu de la baisse prévisible des coûts de production des énergies renouvelables, ce dépassement serait effectif dès aujourd’hui pour l’éolien terrestre (coût compris entre 40 et 80 euros/MWh), dès 2018 pour le solaire et à partir de 2020 pour l’éolien en mer.

Des conclusions “claires” pour l’ONG

Et si l’on remplace les anciens réacteurs par des EPR, le coût de production médian serait d’environ 95 euros/MWh. Par ailleurs, le coût courant de l’électricité produite par chaque réacteur rénové, à un niveau de sûreté approchant des exigences de l’EPR, atteindrait 133 €/MWh. Cela correspondrait à un investissement de près de 4,4 Mds € par réacteur. En France, les deux tiers des 58 réacteurs nucléaires auront 40 ans en 2025.

“Les conclusions sont claires”, affirme Greenpeace, il faut faire preuve “de bon sens économique et environnemental”. Et l’Etat doit “prendre ses responsabilités dans l’avenir du parc électronucléaire français et lever certaines incertitudes”.

Pour son étude, Greenpeance a condensé les expertises indépendantes de Global Chance et de Wise-Paris et utilisé la méthode du coût courant économique (proposée par la Cour des comptes) pour évaluer les coûts de production du nucléaire.

Concernant ceux des renouvelables, les données utilisées sont celles fournies par différents acteurs institutionnels et industriels tels que l’AIE (Agence internationale de l’énergie), le Fraunhofer-Gesellschaft (organisme allemand spécialisé dans la recherche en sciences appliquées) , l’IRENA (Agence Internationale de l’énergie renouvelable) , l’EWEA (European Wind Energy Association), l’EIA (Agence de l’énergie américaine), la Cour des comptes et l’Ademe.

L’étude de Greenpeace sur les coûts de production de l’électricité d’origine nucléaire et des EnR (ici en pdf) :

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