L’année 2015 a bien commencé pour les ventes de véhicules électriques et d’équipements dont les bornes de recharge. Selon Stéphane Grenier, responsable marketing Distribution d’énergie du groupe Legrand, le superbonus [1], mis en place par l’Etat, n’en est pas le seul responsable, loin de là. Un marché diversifié et peut-être, un jour, de masse est en train d’émerger. Entretien. Depuis début 2015, 4 629 véhicules électriques particuliers ont été immatriculés en France, soit presque le double par rapport à 2014 sur la même période. C’est encore peu ou beaucoup ? Stéphane Grenier : C’est une vraie bonne nouvelle. Pour 2015, entre 18 000 et 20 000 immatriculations peuvent être envisagées, contre 10 000 en 2012. Il faut y voir l’influence du superbonus, qui ajoute 3 700 euros à des aides déjà conséquentes. Mais ce soutien n’explique pas tout. Je pense qu’un effet « boule de neige » commence à jouer. Les particuliers et les entreprises sont de plus en plus nombreux à faire l’expérience du véhicule électrique. Ils découvrent qu’il est agréable à conduire et que son autonomie n’est pas un problème. Les automobilistes se familiarisent avec les rythmes de recharge, comme on peut le faire avec un smartphone et ils en parlent autour d’eux.Selon l’Avere [2], près de 500 emplacements ont été équipés en bornes depuis septembre 2014, soit un total de 9 000 en France. Quant à la seconde version du plan de la Nouvelle France Industrielle, elle vise 20 000 nouveaux points de charge fin 2016. Est-ce crédible ? Stéphane Grenier : Ces objectifs gouvernementaux me semblent encourageants, comme le sont les aides très concrètes de l’Ademe. Au-delà des chiffres, sur le terrain, je suis frappé par l’origine de plus en plus variée des décisions d’installation : des promoteurs immobiliers pour leurs nouvelles constructions, des gestionnaires de parcs immobiliers, des petites communes… On commence aussi à trouver des bornes sur les parkings d’hypermarchés, de cinémas, d’enseignes de restauration rapide. Les particuliers équipent aujourd’hui leur maison dès qu’ils achètent une voiture électrique. En fait, le nombre réel de points de charge dans l’Hexagone est déjà bien supérieur à 9 000 et est plus proche des effectifs de véhicules électriques, soit 50 000.A 15 000 euros, le prix des bornes 50 kW à charge rapide reste dissuasif. Du coup, les véhicules électriques sont toujours handicapés par le temps de recharge. Peut-on espérer une amélioration ?Stéphane Grenier : Les bornes à charge rapide sont destinées à la voirie et aux axes de liaison. Pour les entreprises, les collectivités et les particuliers l’offre de recharge évolue.Ce mois-ci, nous mettons justement sur le marché une borne de puissance intermédiaire, 7,4 kW en l’occurrence. En trois heures, elle recharge les batteries – elles-mêmes plus performantes – d’une voiture telle que la Renault Zoé. Et cette borne est accessible à partir de 1 000 euros, selon les versions. Même si elle est plutôt destinée aux professionnels, il n’est pas du tout exclu qu’elle intéresse les particuliers.
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