Macron réélu, le secteur de la transition énergétique soulagé

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@ Jacopo Landi

Emmanuel Macron a donc été réélu ce 24 avril à la présidence de la République. Sa reconduction pour un mandat de cinq années supplémentaires constitue un soulagement pour le secteur de la transition écologique, même si la plupart des associations de défense de l’environnement ont estimé que son programme n’allait pas assez loin et pas assez vite. Mais contrairement à Marine Le Pen qui annonçait un coup de frein au développement des énergies renouvelables, avec par exemple des moratoires dans l’éolien et le solaire, il entend accélérer leur déploiement, via notamment une loi d’exception. Il annonce aussi un effort pour la rénovation énergétique des bâtiments privés et publics. En même temps, l’Histoire retiendra qu’il a été le Président qui a relancé la filière électronucléaire avec la décision de prolonger le parc historique par un grand carénage, et la construction de 6 nouveaux réacteurs EPR.

Le prochain Premier ministre aura la mission d’assurer une “Planification écologique”, qui se déclinera en deux volets : une “planification énergétique” d’une part et une “planification territoriale” d’autre part, selon les annonces faites par Emmanuel Macron entre les deux tours. Une stratégie qui reste encore largement à préciser. Le programme du candidat-président évoque une multiplication par 10 du parc solaire (13 GWc fin 2021) et la construction de 50 parcs éoliens en mer. La mention de l’éolien terrestre est soigneusement évitée, Emmanuel Macron ayant décidé il y a quelques semaines de repousser à 2050 l’objectif fixé à 2028.

Pour raccourcir les délais dont se plaignent régulièrement les développeurs, le Président s’engage à faire en sorte que les procédures soient « drastiquement simplifiées lorsque les projets seront acceptés localement ». Une formulation qui n’explicite pas le contenu de « la loi d’exception » en faveur des EnR qu’il entend faire voter. Pour autant, elle devrait a priori constituer une opportunité pour les acteurs du secteur qui ont notamment bénéficié sous son premier mandat de la suppression d’un niveau de juridiction pour les recours. Le contexte international avec les initiatives pour se désengager des hydrocarbures russes participent également à remettre les renouvelables au centre du jeu.

Le programme d’Emmanuel Macron précise que ce développement massif des EnR devra également s’appuyer sur une filière française de production des énergies renouvelables. Une volonté qui pourrait aller dans le sens de la filière photovoltaïque, plusieurs projets attendent en effet des aides publiques pour lancer la construction de gigafactories.

En matière de rénovation énergétique, Emmanuel Macron entend capitaliser sur les bons résultats de MaPrimeRenov’ et vise 700 000 logements rénovés par an. Il explique également vouloir proposer des solutions « à tous les Français, dont certaines sans aucune avance de frais », un des principaux freins identifiés au passage à l’acte. L’interdiction de location des passoires thermiques progressivement à partir de 2023 est confirmée.

Côté transport, le Président réélu met particulièrement en avant la filière des véhicules électriques avec un soutien public aux usines de batteries d’une part, et à l’acquisition des véhicules (primes de conversion) d’autre part. Pour faire face au différentiel de prix entre véhicules thermiques et électriques, il compte proposer des solutions de financement innovantes comme une offre de location de véhicules électriques à moins de 100 €/mois pour les plus modestes. 

    

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