Pour l’investisseur First State, les énergies vertes ne sont pas toujours “responsables”

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(c) ABB

« Le mouvement vers l’investissement “responsable” s’accélère depuis 18 mois. Tous nos clients nous posent désormais des questions à ce sujet », constate Eva von Sydow, directrice des ventes de First State Investment. Cette puissante société de gestion d’origine australienne (143 Mds€ sous gestion) constate même que certains de ses sponsors établissent une liste noire de placements à éviter, par exemple dans l’énergie. Ce qui n’est d’ailleurs pas du tout dans la culture de First State, qui n’exclut pratiquement aucun secteur mais affirme inciter les entreprises à s’améliorer. « Nous sommes d’abord une usine à performance financière » justifie Eva von Sydow.

L’intéressant est que ce credo n’empêche pas First State de prendre des décisions favorables à la transition énergétique, et pas des moindres. Son fonds infra First State European Diversified Infrastructure (Edif, 2Mds€) est ainsi depuis janvier 2015 propriétaire à 100% de la compagnie maritime suédoise ForSea (7,1 millions de passagers en 2017). Dans le détroit d’Oresund entre la Suède et le Danemark, ForSea exploite deux ferries devenus 100% électriques en 2017. Une conversion pionnière en Europe, qui anticipe sur l’évolution du transport maritime et des structures portuaires, en voie d’électrification à quai.

Prudence dans les EnR

L’investisseur s’intéresse aussi de près à la chaleur renouvelable ; témoin cette acquisition là aussi à 100% en 2016 de Coriance, exploitant de 30 réseaux de chaleur en France à 80% alimentés en énergie renouvelable, un groupe qui était auparavant détenu par KKR. « Plutôt présents dans le gaz et l’eau, nous avons élargi notre scope aux énergies renouvelables », indique Eva von Sydow. Mais en faisant part de la prudence de sa société, car les énergies vertes peuvent poser d’autres problèmes selon elle, par exemple de gros soucis de gouvernance interne ou d’appropriation des terres par les développeurs.

Pour permettre à ses clients d’y voir plus clair dans la nature « responsable » ou non des investissements, First State semble compter sur un nouveau label en construction à l’université de Cambridge, impulsé par le réseau international The Investment Leaders Group, composé d’acteurs financiers. L’idée est d’arriver à une sorte d’étiquette responsable simplifiée, accolée aux placements financiers de la même façon que les appareils électroménagers affichent leur performance énergétique.
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