Cette fois, c’est bon : avec près de dix mois de retard, la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) a été publiée ce matin sous la forme d’un décret paru au Journal Officiel (voir ci-dessous).
Ce texte constitue la feuille de route fixant l’évolution des différentes énergies (EnR, pétrole, nucléaire…) qui permettra à la France de se mettre en phase avec les grands objectifs de la loi sur la transition énergétique : [am4show have=’g1;g2;g4′ user_error=’Please_Upgrade’ guest_error=’Please_Subscribe’
La planification porte sur deux périodes successives, 2016-2018 et 2019-2023. La PPE est extrêmement laconique sur le volet nucléaire (pas de précisions sur le nombre de réacteurs à fermer…) mais elle confirme le volontarisme pour les renouvelables.
Le SER et FEE applaudissent, malgré un bémol
Les organisations professionnelles se sont réjouies de cette publication. Pour Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), « ce texte est un gage précieux de visibilité pour nos filières ; leur montée en puissance est désormais finement programmée. Je salue le signal de volontarisme très important donné aux investisseurs et aux industriels à la veille de l’examen de textes importants sur les énergies renouvelables et le marché de l’énergie au niveau européen. »
De son côté, France Energie Eolienne (FEE) estime par la voie de son président Olivier Perot que « le décret relatif à la PPE grave dans le marbre des objectifs ambitieux et inédits pour l’éolien terrestre, en assurant une visibilité et des perspectives de développement réelles aux entreprises de la filière”. Mais il apporte un sérieux bémol sur l’éolien en mer : “[…] les objectifs en la matière restent flous, tant en termes de volume que de phasage calendaire précis. Sur ce plan, la PPE n’apporte pas la visibilité suffisante à la filière pour permettre un développement satisfaisant des investissements et des emplois » conclut-il. L’objectif du Grenelle de l’environnement de 6 GW en 2020 a en effet été revu à la baisse : la France vise désormais 3 GW en 2023, voire jusqu’à 3 GW de plus en fonction des retours d’expérience, des prix et de la concertation sur les zones propices.
- Principaux objectifs fixés par filière
Eolien terrestre
Echéance | Puissance installée |
31 décembre 2018 | 15 000 MW |
31 décembre 2023 | Option basse : 21 800 MW Option haute : 26 000 MW |
Energie solaire
Puissance installée | |
31 décembre 2018 | 10 200 MW |
31 décembre 2023 | Option basse : 18 200 MW Option haute : 20 200 MW |
Eolien offshore posé
Puissance installée | Projets engagés | |
31 décembre 2018 | 500 MW | Entre 500 et 3 000 MW de plus, en fonction des concertations sur les zones propices, du retour d’expérience de la mise en œuvre des premiers projets et sous condition de prix |
31 décembre 2023 | 3 000 MW |
Energies marines (éolien flottant, hydrolien, etc.)
Puissance installée | Projets engagés | |
31 décembre 2023 | 100 MW | Entre 200 et 2000 MW de plus, en fonction du retour d’expérience des fermes pilotes et sous condition de prix |
Méthanisation
Puissance installée | |
31 décembre 2018 | 137 MW |
31 décembre 2023 | Option basse : 237 MW Option haute : 300 MW |
Bois-énergie
Puissance installée | |
31 décembre 2018 | 540 MW |
31 décembre 2023 | Option basse : 790 MW Option haute : 1040 MW |
Géothermie électrique
Puissance installée | |
31 décembre 2018 | 8 MW |
31 décembre 2023 | 53 MW |
- Consulter le décret sur la PPE paru au Journal Officiel du 28 octobre 2016 (ou ici en PDF)
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