Le recycleur de résidus pétroliers marins Ecoslops collecte 5,5 M€ en obligations

Print Friendly, PDF & Email

Ecoslops 2Spécialisée dans la production de carburant diesel marin issus de slops et sludges, ces résidus pétroliers lourds qui se déposent au fond des réservoirs des navires, la société Ecoslops, cotée sur Alternext à Paris, vient de clore l’émission de 5,5 M€ d’obligations privées. Elles sont destinées à accélérer la production de l’unité de transformation du port de Sinès au Portugal et à favoriser son installation dans d’autres pays.

Une obligation en réponse à la prudence des banquiers

L’obligation [am4show have=’g1;g2;g4′ user_error=’Please_Upgrade’ guest_error=’Please_Subscribe’]a été souscrite pour moitié par les actionnaires historiques, notamment par les managers Michel Pingeot et Vincent Favier et par de nouveaux investisseurs dont le nom n’est pas rendu public. L’instrument financier lui-même est une obligation à option de remboursement en numéraire, actions nouvelles ou existantes dite « Ornane ». Le recours à ce type d’outil financier est pour Ecoslops, “une réponse à la frilosité des financeurs traditionnels”, comme le précise Laurent Chatin, directeur administratif et financier d’Ecoslops, joint par GreenUnivers.

Les stocks de boues pétrolières marines débordent

Plus globalement, la stratégie de cette société créée en en 2009 doit s’adapter à la baisse de cours du brut, qui a deux conséquences de signe contraire, comme le précise un communiqué. La première ? “Retarder  l’atteinte de l’autosuffisance financière de notre première unité au Portugal, maintenant attendue pour la fin 2016 lorsque la capacité de production mensuelle de 2 500 tonnes sera effective”. La seconde ? “Accélérer les possibilités de développement créées par une situation inédite dans le secteur.” Comme le précise Vincent Favier, directeur général, du fait de la baisse des cours du pétrole, “les clients industriels traditionnels des résidus se tournent vers du combustible issu de brut vierge bon marché de bien meilleure qualité, entrainant une saturation des stockages de slops et une limitation physique au déchargement pour les bateaux, intenable sur le court comme sur le moyen terme. Cette situation inédite dans l’histoire des ports a permis de multiplier les pistes de développement pour Ecoslops, seule solution technique à ce défi majeur”.

Le prix du carburant issu des résidus s’est lui aussi effondré

Problème : le carburant vendu par Ecoslops l’est au niveau des prix du marché, désormais très bas. Parmi les effets du phénomène, la trésorerie disponible d’Ecoslops, qui s’élevait à 6,8 M€ au 30 juin 2015, ressort à 1 M€ à fin décembre 2015. Ecoslops a réalisé un chiffre d’affaires de 2,3 M€ en 2015 contre 2,2 M€ l’année précédente. Mise en service au premier trimestre, l’unité de micro-raffinage de Sinès a produit 1 000 tonnes de carburant marin et 320 tonnes de bitume léger pour un montant total de 0,3 M€. Les services rendus aux navires et aux industries du port et la collecte de résidus ont rapporté 2 M€ à Ecoslops. Au premier semestre 2015, le résultat net était négatif de 3,175 M€.

Pour autant, la société ne manque de projets, liés à la nécessité de recycler en carburant les résidus pétroliers marins dont ne veulent plus les industriels. Parmi les pistes de développement, Ecoslops annonce des projets en mer Noire (Port de Constanta en Roumanie avec le groupe GSP), en Côte d’Ivoire, en Europe du Nord (Anvers, Rotterdam, Amsterdam) et en Méditerranée. Trois projets devraient être signés d’ici 2017, selon la société.[/restrict-content]

Article précédentPourquoi les investisseurs misent sur le stockage hydrogène
Article suivantSolaire : Bruxelles impose des mesures anti-dumping à la Malaisie et Taïwan