Les batteries de Renault à plat, LG engagé pour les recharger

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Derrière la communication tous azimuts de Renault depuis deux ans sur le véhicule électrique, comme sur la Twizy actuellement, le groupe multiplie les signes de faiblesse sur les batteries. Une situation qui pousse aujourd’hui le constructeur dans les bras du sud-coréen LG, un partenaire extérieur dont Renault pensait initialement pouvoir se passer.

Les deux groupes ont signé un accord sur la fourniture par LG des cellules et des modules de batteries électriques qui seront assemblés dans l’usine Renault de Flins (Yvelines). Une information révélée par la quotidien Libération et confirmée par le constructeur. Les détails du partenariat ne sont pas dévoilés. En tout cas, le développement de Renault sur le véhicule électrique tourne au feuilleton.

Changements de cap en série

Initialement Renault devait avoir la main sur son usine de batteries de Flins, mais il a ensuite passé le relais à Nissan en novembre 2011. Aujourd’hui, il se tourne vers le sud-coréen LG. En cause : la technologie des batteries Nissan, “pas aussi au point que Renault le pensait”, indique un proche du dossier cité par Libération. De son côté, Renault, interrogé par l’AFP, nuance :  les technologies dans les batteries évoluent vite et “cela nécessite d’avoir recours à différents partenaires pour identifier les meilleures solutions technologiques. (…) Cela ne veut pas dire que Nissan n’était pas au niveau”.

Contrôler la batterie est le nerf de la guerre sur le marché de la mobilité électrique. Bolloré, par exemple, a doté sa voiture électrique BlueCar – utilisée notamment sur le service parisien d’autopartage Autolib’ – d’une technologie maison au lithium-metal-polymère (LMP). Un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros. En visant le leadership mondial sur l’électrique, Renault se devait d’avoir une solution propriétaire sur la batterie ou de travailler sur un co-développement maîtrisé.

Un feuilleton électrisant

C’était l’ambition initiale de l’alliance Renault-Nissan. Le groupe franco-japonais a lancé un programme de 4 Mds € sur le véhicule électrique et annoncé dès 2009 trois usines de batteries au Royaume-Uni, au Portugal et à Flins (Yvelines).

Engagé alors sur le développement de batteries dans le cadre de la co-entreprise AESC fondée au Japon avec Nec, Nissan prend la main sur les sites britannique et portugais. De son côté, Renault est maître du projet français, appuyé à coup de millions par l’Etat (le Fonds stratégique d’investissement et le Commissariat à l’énergie atomique). L’édifice reste néanmoins structuré par le couple Nissan-AESC.

Mais ces derniers mois, le “plan batteries” de l’alliance ne s’est pas déroulé comme prévu. Le projet portugais est gelé, l’usine de Flins passe de main en main et l’Etat français a fait marche arrière sur son soutien. L’histoire relève du feuilleton, alors que trois véhicules électriques de Renault sont déjà sur le marché (Kangoo Z.E., Fluence Z.E. et Twizy) et qu’un quatrième – Zoé – arrive à la fin de l’année.

Les grandes dates :

Décembre 2011 : Le projet d’usine de batteries Renault-Nissan au Portugal mis en veille

Novembre 2011 : Nissan va piloter l’usine de batteries de Renault à Flins

Juillet 2011 : Renault perd l’appui de l’Etat pour son projet électrique

Février 2011 : Renault-Nissan fabriquera ses batteries électriques aussi au Portugal

Novembre 2009 : Les projets de Nissan dans les batteries lithium-ion

Novembre 2009 : A Flins, Renault produira des batteries et des voitures électriques

Juillet 2009 : Batteries lithium-ion : au tour de Renault-Nissan d’investir

 

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