Nicole Bricq prend la tête d’un grand ministère de l’Environnement

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C’est une surprise : alors que d’autres noms étaient évoqués avec insistance, c’est finalement Nicole Bricq, 64 ans, qui est nommée ministre de l’Environnement, du Développement durable et de l’Energie au sein du gouvernement Ayrault. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche revient à la députée de l’Isère Geneviève Fioraso, une alliée de la filière photovoltaïque.

L’énergie revient au ministère de l’Environnement

Ancienne députée devenue sénatrice socialiste de Seine-et-Marne, Nicole Bricq était rapporteure générale du budget au sein de la Commission des finances du Sénat. L’écologie n’est pas une terre inconnue pour cette proche de DSK qui a rallié la candidature Hollande après la chute de l’ancien patron du FMI : elle a plusieurs fois défendu les énergies vertes, et notamment l’éolien, lors des débats parlementaires et elle a rédigé, en 2011, un rapport sur les prélèvements obligatoires dans lequel elle dénonce l’absence d’une véritable fiscalité écologique.

L’énergie, qui avait été rattachée à Bercy dans le dernier gouvernement Fillon, revient donc dans le giron du ministère de l’Environnement, ce que souhaitaient les défenseurs des énergies renouvelables. Par ailleurs, sont également rattachés à ce ministère les Transports et l’Economie maritime, qui reviennent au député-maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier. En revanche, le Logement devient un ministère à part entière, que récupère l’écologiste Cécile Duflot.

“La nomination de Nicole Bricq représente un gage de sérieux et de crédibilité pour mieux intégrer l’environnement au cœur du budget et des politiques publiques”, souligne l’ONG WWF France dans un communiqué.

Mettre en oeuvre la transition énergétique et écologique

Nicole Bricq devra mettre en oeuvre “la transition énergétique et écologique” annoncée par François Hollande dans son discours d’investiture. Dans le cadre des 60 engagements de son projet, le candidat Hollande avait indiqué vouloir faire de la France “la nation de l’excellence environnementale”.

La mesure la plus emblématique prévue est la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique de 75% à 50% d’ici à 2025 – avec la fermeture durant le quinquennat de la centrale alsacienne de Fessenheim – compensée par la montée en puissance des énergies renouvelables et “la création et le développement de filières industrielles dans ce secteur”. Parmi ses dossiers prioritaires, la nouvelle ministre devra notamment s’occuper d’une filière solaire en pleine crise qui demande ardemment une simplification réglementaire, de la stabilité et de la visibilité.

Quelles possibilités budgétaires ?

François Hollande a également promis de favoriser l’efficacité énergétique” avec un plan qui permettra à “un million de logements par an de bénéficier d’une isolation thermique de qualité”, ce qui permettra de “créer des dizaines de milliers d’emplois”, selon son projet. Un chantier sur lequel Nicole Bricq devrait travailler avec Cécile Duflot.

Pour avancer sur ces deux chantiers de l’énergie et de l’efficacité énergétique, le nouveau Président a prévu un grand débat national sur la transition énergétique qui doit aboutir à une loi votée en 2013. Mais dans un contexte financier délicat, la mise en oeuvre de ces engagements ne sera sans doute pas facile, remarquait récemment Nicolas Rochon, président de la société de conseil en investissement RGreen. Sa bonne connaissance des questions budgétaires pourrait aider Nicole Bricq dans cet exercice.

Une ministre de la Recherche très active dans le solaire

Par ailleurs, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche devrait aussi avoir un rôle important pour soutenir l’innovation dans les cleantech : il s’agit de Geneviève Fioraso, 57 ans, députée socialiste de l’Isère et adjointe au maire de Grenoble. A l’Assemblée nationale, cette ancienne cadre de France Télécom a été rapporteure pour avis des budgets sur l’industrie, l’énergie, le développement durable, la recherche technologique en 2009, 2010 et 2011. Elle est montée au créneau à plusieurs reprises pour défendre la filière photovoltaïque, qu’elle connaît parfaitement.

 

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