L’Espagne suspend ses aides aux énergies renouvelables

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Le nouveau gouvernement espagnol de Mariano Rajoy vient d’assener un coup brutal au secteur des énergies renouvelables : les subventions pour les nouvelles installations sont temporairement suspendues. L’Espagne, premier producteur d’énergie éolienne d’Europe il y a un an, est aujourd’hui contrainte de réduire drastiquement ses dépenses en raison de la crise.

Le décret royal supprime de manière temporaire “les subventions aux nouvelles installations de production d’énergie électrique à partir de la cogénération, les sources renouvelables et les déchets”. La mesure sera levée quand le gouvernement jugera “que le contexte énergétique le mérite”. Le décret n’a pas de caractère rétroactif.

La Commission nationale de l’énergie a évalué à 6,4 milliards d’euros le montant des subventions perçues par les énergies vertes dans le pays en 2011. Avec ce décret, le gouvernement espère réaliser une modeste économie de 160 millions d’euros par an. Pourtant, les objectifs pour les énergies renouvelables établis par le pays pour 2020 devraient être atteints sans problèmes car ils sont déjà bien avancés : en 2011, ces énergies ont déjà fourni 33% de la demande en électricité du pays.

Un nouveau coup de frein

Cette mesure va freiner des énergies déjà arrivées à maturité, comme l’éolien par exemple, mais menace surtout le développement d’autres énergies comme la géothermie, l’hydrolien ou l’énergie houlomotrice, qui ont fortement besoin de subventions.

La crise avait déjà forcé le précédent gouvernement espagnol à réduire ses aides aux énergies vertes : en février 2011, une baisse rétroactive des tarifs garantis avait été adoptée malgré l’opposition de l’Association de l’industrie photovoltaïque espagnole). En octobre, ce sont les aides à l’éolien qui avaient été réduites de 40% par le ministère de l’Industrie, provoquant un séisme parmi les développeurs éoliens.

La mesure du nouveau gouvernement a déjà suscité de fortes réactions de la part des différents groupes du secteur. Javier Garcia Breva, président de la Fondacion Renovables, a affirmé aux médias espagnols que la décision du gouvernement est une “gravissime erreur historique”. Et les deux grands associations du secteur photovoltaïque du pays ont affirmé que cette mesure “inattendue” mettait en danger des milliers des salariés.

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