E.ON passe au vert pour éviter le rouge

Print Friendly, PDF & Email

E.ON, numéro un allemand de l’énergie nucléaire, suit l’exemple de son compatriote Siemens et renforce son engagement dans les énergies renouvelables. Le patron du géant de l’énergie, Johannes Teyssen, a annoncé dans un entretien à la télévision allemande ARD, que le groupe investira 7 milliards d’euros dans les énergies propres dans les cinq prochaines années, notamment dans l’éolien offshore. E.ON a déjà investi cette même somme dans les énergies renouvelables sur les cinq dernières années.

Le virage vert du groupe intervient alors qu’il annonce une importante dégradation de ses résultats pour 2011, conséquence de la catastrophe de Fukushima et de la crise en Europe. En 2010, E.ON avait réalisé un bénéfice net part du groupe de 5,85 milliards d’euros, mais aujourd’hui le groupe table sur un bénéfice net annuel hors éléments exceptionnels entre 2,3 et 2,5 milliards d’euros.

Un nouveau parc offshore tous les 18 mois

Le groupe possède déjà une importante expérience dans l’éolien offshore : il compte plus de 500 MW en exploitation au large du Danemark, du Royaume-Uni et de l’Allemagne. Il va accélérer et mettre en fonctionnement un nouveau parc éolien en mer tous les 18 mois, selon son patron. Trois projets sont déjà en développement. En Allemagne, dans la mer du Nord, le site d’Amrumbank West, d’un coût  d’un milliard d’euros pour une capacité installée de 288 MW, est le seul projet avec des turbines Siemens. Au Royaume-Uni, le parc de Humber Gateway, de 219 MW, devrait entrer en service en 2015 après un investissement de 850 millions d’euros. Et en Suède, E.ON développe la ferme éolienne de Kårenhamn de 48 MW d’un coût de 120 millions.

E.ON s’intéresse aussi au marché français : il fait partie du consortium GDF Suez, Areva et Vinci pour le premier appel d’offres.

Les renouvelables dépassent le nucléaire en Allemagne

La stratégie verte d’E.ON  est dans l’air du temps outre-Rhin : la fédération allemande des industries et de l’énergie (BDEW) annonce que, pour la première fois, les énergies renouvelables sont la deuxième source énergétique du pays, derrière le charbon (lignite) qui représente 24,6 % de la consommation d’électricité. Toutes sources confondues, les renouvelables comptent pour 19,9 %, devant la houille (18,7 %) et le nucléaire (17,7%). L’éolien est la première énergie verte en Allemagne, suivie de la biomasse et du solaire.

En 2010, la part des énergies renouvelables était de 16,4 %. Mais la décision de Berlin d’abandonner le nucléaire d’ici à 2022 et de porter les énergies propres à 35 % de la consommation d’électricité en 2020 a bouleversé la stratégie énergétique du pays. Les grands énergéticiens ont dû s’y adapter.

Une tendance verte chez les grands énergéticiens ?

Siemens et E.ON ne sont pas les seuls groupes à restructurer leur offre énergétique dans le monde post-Fukushima.

En France, EDF, qui a pris le contrôle de 100 % de sa filiale EDF Energies Renouvelables, ambitionne de devenir une référence majeure et le leader européen dans le secteur avec 45 GW installés en 2020 . Actuellement, le groupe (EDF + EDF EN) dispose de 24 GW de renouvelables, toutes énergies confondues. De son côté, GDF Suez souhaite augmenter ses capacités renouvelables installées de 50 % d’ici à 2015, par rapport à 2009.

De l’autre côté des Pyrénées, le géant Iberdrola est d’ores et déjà bien positionné dans les énergies alternatives : en Espagne, il compte  5 800 MW de capacité installée, dont 5 500 MW d’éolien ! Le groupe sera par ailleurs également présent sur l’appel d’offres français sur l’offshore aux côtés d’Areva, Technip et Eole-Res.

Article précédentLes cleantech, un axe clé du nouveau fonds corporate de STMicroelectronics (Premium)
Article suivantBiocarburants : nouveau candidat à Wall Street, et encore avec Total (Premium)