Alstom installera ses deux sites d’éoliennes de 6 MW à Saint-Nazaire et à Cherbourg

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Alstom a tranché : ses deux sites pour la production d’éoliennes de 6 MW seront installés sur les  ports de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et de Cherbourg (Manche). Une excellente nouvelle pour ces deux bassins d’emplois : Alstom prévoit d’investir sur ces deux sites jusqu’à 100 millions d’euros et de générer jusqu’à 1 000 emplois directs et 4 000 emplois indirects. Il produira les nacelles et les alternateurs à Saint-Nazaire, et les pales et les mâts à Cherbourg.

La taille des sites dépendra du succès du consortium dont fait partie Alstom dans l’appel d’offres lancé par le gouvernement pour 3 GW de parcs offshore. Ce consortium mené par EDF EN est donné favori pour remporter une bonne partie du marché.

Il s’agira des tout premiers sites d’Alstom dédiés à l’éolien offshore, car dans ce marché dominé par l’allemand Siemens, le groupe français est un nouveau venu. L’industriel français démarrera avec des éoliennes de 6 MW, d’emblée plus grandes que celles de son concurrent Areva Wind (5 MW) et du même ordre que celle de son autre rival, l’allemand REpower, qui ne fournit plus de turbines offshore de 5 MW et livrera désormais des éoliennes de 6,15 MW:  les 96 premières seront installées pour l’extension des parcs de Thornton Bank (48 unités) et de Nordsee Ost (48 ), pour un début d’installation courant 2012, fin en 2013, nous a précisé le responsable maintenance de REPower France, Jean-Pierre Gay.

Les futures turbines Alstom seront en revanche plus petites que celles de 7 MW préparées par le danois Vestas mais pour ue production commerciale seulement début 2015.

La filière éolienne française commence à se dessiner : déjà fin septembre Areva, membre de deux consortiums concurrents d’Alstom pour l’appel d’offre français, a choisi le port du Havre pour y installer un site de fabrication d’éoliennes offshore.

C’est d’ailleurs le but affiché de l’appel d’offres du gouvernement que de créer en France toute une filière industrielle pour l’éolien offshore, encore inexistante dans l’Hexagone, qui se lance enfin sur ce secteur, bien après ses voisins comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Le choix des vainqueurs de l’appel d’offres est d’ailleurs conditionné à l’implantation d’usines en France.

Production en série pour 2014

Alstom y produira sa « Haliade 150 », sa première éolienne en mer de 6 MW, qu’il qualifie de « robuste, simple et efficace » : pales de 73,50 mètres,  « les plus longues au monde » selon Alstom, alternateur à aimants permanents jugés plus solides avec un moindre besoin de maintenance.

Le premier prototype sera testé sur terre début 2012, puis une seconde machine sera testée en mer en cours d’année. Les pré-séries sont prévues en 2013 et la production en série en 2014.

Alstom prévoit d’implanter à Saint-Nazaire les activités de fabrication des nacelles et des alternateurs, et à Cherbourg la production des pales, en partenariat avec LM Wind Power, ainsi que l’atelier de fabrication de mâts qui serait mis en place par un fournisseur choisi ultérieurement.

« En s’implantant à Saint-Nazaire et à Cherbourg, Alstom s’inscrirait dans l’ambition du consortium mené par EDF EN et dont il fait partie de créer en France avec ses fournisseurs une filière industrielle et technologique pérenne. Nous serons heureux de participer ainsi à l’aménagement du territoire à travers des investissements substantiels et des créations d’emplois importantes, naturellement conditionnés au succès du consortium, dans ce premier appel d’offres. Le consortium annoncera ultérieurement les autres investissements qu’il envisage et leur localisation, par exemple pour les bases d’assemblage et de service », a souligné dans un communiqué Jérôme Pécresse, président d’Alstom Renewable Power.

Saint-Nazaire attendu, Cherbourg outsider

Alstom explique avoir choisi les deux ports « en fonction de critères combinant la qualité de leurs infrastructures, les facilités d’accès aux fermes éoliennes prévues par l’appel d’offres, les dispositifs de soutien à l’investissement mis en place par les collectivités locales, mais également l’existence d’un savoir-faire industriel et la capacité de constituer un tissu industriel dense tourné vers l’éolien offshore ».

La grande zone portuaire de Nantes-Saint-Nazaire, où Alstom était déjà très implanté, est un choix logique (Voir notre article Éolien en mer – Les ports (5) : Nantes Saint-Nazaire doit convaincre Alstom). Partenaire de l’Institut de Recherche Technologique Jules Verne, Alstom avait déjà installé à Nantes ses activités de recherche et de développement dans le domaine des énergies marines. Il avait aussi choisi Saint-Nazaire il y a quelques mois pour assembler un prototype d’éolienne offshore. Enfin Alstom collabore étroitement avec STX, installé à Saint-Nazaire.

Cherbourg, port plus petit que Le Havre, Brest ou Dunkerque, qui étaient les autres zones portuaires en lice, mais fort de sérieux atouts, faisait figure d’outsider et son choix était moins évident (Voir Éolien en mer – Les ports (4) : Cherbourg bouscule les grands ports).

Alstom estime qu’il bénéficiera sur ces deux zones « d’un réseau de sous-traitants en matière d’électromécanique, de chaudronnerie de grandes pièces, de manutention de colis lourds et de connaissance des milieux marins ».

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