Le marché solaire des petites puissances ralentit, mais la cible annuelle est déjà pulvérisée

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Cela va devenir une routine pour l’administration, une roulette russe pour la filière solaire ! Ce mois d’octobre est synonyme de deuxième baisse des tarifs photovoltaïques pour les installations inférieures à 100 kW. Après la baisse de juillet dernier (- 7,5% pour le résidentiel et – 9,5% pour les autres bâtiments ou toute installation intégrée simplifiée) la filière doit encaisser une nouvelle diminution de 4,5 % pour le résidentiel et 9,5 % pour les autres installations. Prochaine baisse en janvier 2012.

Mais ce ne sont pas les seules informations communiquées par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui supervise le dispositif. Le marché solaire français des puissances inférieures à 100 kW a également ralenti entre le 2e et le 3e trimestre 2011, passant d’un rythme de 217,18 MW à un rythme de 130,17 MW. Soit une chute de 40% en trois mois !

Une baisse de régime

En détail, les bilans des demandes de raccordement transmises par les gestionnaires de réseaux publics d’électricité totalisaient pour le trimestre clos le 30 juin une puissance de 55,72 MW pour les installations de bâtiments résidentiels et 161,46 MW pour les installations concernant les autres bâtiments.

Le trimestre clos le 30 septembre, lui, enregistre des demandes de raccordements en baisse sur les deux segments : 36,35 MW pour les installations situées sur des bâtiments à usage principal d’habitation, et 93,82 MW pour les installations situées sur les autres bâtiments. Soit des chutes respectives de 35% et de 42%.

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur cette situation post-moratoire, faute de recul sur plusieurs trimestres d’affilée. Mais l’environnement n’est pas propice à un développement cohérent avec une baisse des tarifs tous les trois mois et surtout un manque de visibilité tarifaire d’un trimestre à l’autre, tant pour les installateurs que pour le particulier désireux de s’équiper.

Un pilotage étatique déconnecté de la réalité

Une chose est sûre : l’Etat voit sa logique de trajectoire-cible annuelle instaurée au printemps volée en éclats. Parmi les 500 MW de solaire visés par an, l’administration souhaite 200 MW sur le segment des installations inférieures à 100 kW. Or sur ces six derniers mois, le marché enregistre déjà 347,35 MW de demandes de raccordement ! Sur 12 mois, l’objectif de 200 MW annuel risque donc d’être complètement pulvérisé.

Certes une baisse des tarifs d’achat est cohérente au regard de la baisse continue du prix des panneaux ces derniers mois. Ce qui n’est pas cohérent, c’est d’enlever toute visibilité aux acteurs du marché d’un trimestre sur l’autre, alors même que les objectifs annuels fixés sont en décalage total avec la réalité du marché.

Pour le détail des nouveaux tarifs par sous-segments et pour le 4ème trimestre : le tableau récapitulatif publié par le CRE.

 

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