Quatre grands acteurs français investissent dans la compensation carbone

Print Friendly, PDF & Email

Le protocole de Kyoto ne sera peut-être pas prolongé au-delà de 2012 mais la compensation carbone qu’il a instituée pourrait lui survivre. C’est en tout cas le signal envoyé par un quatuor d’entreprises françaises, Danone, Schneider Electric, Crédit Agricole et CDC Climat (groupe Caisse des Dépôts), qui créent un fonds d’investissement dédié à la compensation carbone dans les pays en développement, baptisé Livelihoods (moyens de subsistance, en anglais).

Ce fonds veut apporter aux communautés rurales les plus démunies des moyens leur permettant de lancer des projets à haute valeur sociétale et environnementale. Il sera doté dans un premier temps de 30 M€ avec l’objectif de monter à 50 M€ maximum dans les prochains mois grâce à l’arrivée d’autres partenaires. “Pas plus car cela nécessiterait une structure plus importante”, précise un porte-parole.

Des projets d’envergure

Livelihoods investira essentiellement dans des “projets d’envergure” en termes de réduction d’émissions de CO2 dans trois grands types de programmes : la restauration et la préservation d’écosystèmes naturels, l’agroforesterie et la restauration des sols par des pratiques agricoles durables et des projets d’accès à l’énergie rurale évitant la déforestation. L’Afrique subsaharienne, l’Asie du sud, l’Amérique latine et l’Inde sont les régions visées en priorité.

Les investisseurs recevront des crédits carbone en fonction des sommes apportées qui leur permettront de compenser leurs propres émissions de CO2.

Danone en chef de file

C’est Danone qui est à l’origine de ce projet. Depuis trois ans déjà, le géant français de l’agro-alimentaire est actif en matière de compensation carbone via son fonds Danone pour la Nature : il a, par exemple, aidé à la restauration de 7 000 hectares de mangrove au Sénégal, un chantier qui a impliqué 450 villages et doit permettre de stocker 900 000 tonnes de CO2 sur vingt ans. Le groupe s’est d’ailleurs fixé un objectif ambitieux de réduction de son empreinte carbone de 30% entre 2008 et 2012. Livelihoods reprendra les projets développés par Danone et sera présidé par l’ancien directeur du développement durable de l’entreprise, Bernard Giraud.

De son côté, Schneider Electric a crée en 2009 un fonds d’investissement solidaire mondial, doté de 4,5 M€, dont 3 millions apportés par l’entreprise et 1,5 million par le personnel via le plan d’épargne entreprise. Il soutient des initiatives entrepreneuriales favorisant l’accès à l’énergie des populations les plus pauvres. Il a notamment financé une entreprise du Sénégal, Kayer, qui installe des panneaux photovoltaïques pour des applications domestiques et agricoles. Ce fonds continuera à exister mais des passerelles seront créées avec Livelihoods.

Le lancement de Livelihoods n’est pas une initiative isolée : un autre grand groupe français, GDF Suez, vient d’annoncer il y a quelques jours la création d’un fonds d’investissement solidaire doté de 100 M€ d’ici à fin 2012 pour financer des projets d’accès à l’énergie durable dans les pays en développement.

 

Article précédentBornes de recharge : ABB branche Epyon dans son orbite (Premium)
Article suivantEolien offshore : Allié à Dong, EDF EN peaufine sa grande équipe (Premium)