L’Ademe débloque 28 millions € pour des projets de smart grid (Premium)

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Six projets de gestion intelligente des réseaux électriques vont recevoir 28 millions d’euros d’aides de l’Ademe, dans le cadre des Investissements d’Avenir, suite aux appels à manifestations lancés ces dernières semaines. Un montant modeste, mais qui démarre les 250 millions € que l’Ademe devra investir dans ce secteur-clé.

Ces projets, qui font partie de la vingtaine d’expérimentation de smart grid recensées par GreenUnivers, consistent à tester à grande échelle, sur des quartiers entiers, souvent sur un millier de consommateurs, des systèmes de gestion intelligente de la production et de la demande, en intégrant les énergies intermittentes que sont l’éolien ou le solaire, ou encore les voitures électriques, ou encore à tester l’impact d’incitations à réduire sa consommation (effacement).

Le premier projet, ...

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GreenLys, proposé par ERDF, consiste à installer à Lyon et Grenoble des expériences en taille réelle  de gestion de l’énergie d’un bout à l’autre de la chaîne, production d’électricité décentralisée par des énergies renouvelables, compteurs communicants, nouvelles offres d’effacement, solutions de gestion de l’énergie chez le client. Un démonstrateur à grande échelle, sur une durée de deux ans, qui coûtera au total 39 M€ dont 9,6 M€ financés par l’Etat. Cette expérimentation, qui devrait tourner vers 2015,  impliquera près de 1 000 clients résidentiels et 40 sites tertiaires en zone urbaine.

Plusieurs autres expériences de « smart cities » sont en cours en France, notamment à Lyon avec Toshiba.

Le projet Millener (pour Mille Installations de gestion énergétique dans les îles) vise à maîtriser la demande des particuliers et améliorer l’insertion des énergies renouvelables dans les îles. Ce projet piloté par EDF,  se déroulera en Corse, en Guadeloupe et à la Réunion, auprès de 1 000 clients. D’une durée de 4 ans, il coûtera 30,3 M€ dont 7,2 M€ financés par l’Etat.  Il prend en compte les spécificités d’un réseau isolé et la nécessité de sensibiliser les usagers à maîtriser leur consommation.

Les îles sont des lieux idéaux pour tester des systèmes de gestion électrique novateurs : ainsi IBM, avec Dong Energy et d’autres partenaires, teste dans l’île danoise de Bornholm  un réseau entièrement connecté, combinant énergie éolienne et recharge des voitures électriques, dont les batteries servent aussi de stockage d’appoint (projet EDISON- Electric Vehicles in a Distributed and Integrated Market using Sustainable Energy and Open Networks).

Le projet Nicegrid, piloté par ERDF en tant que coordonnateur est d’une durée de 4 ans (montant total 30,2 M€ dont 4 M€ financés par l’Etat et 7 M€ provenant de financements européens) teste à Carros, sur la Côte d’Azur, vise à stocker l’énergie solaire (la région compte de nombreux toits photovoltaïques) : stockage électrique installé à différents niveaux du réseau électrique, implication de plusieurs centaines de clients résidentiels et tertiaires pour mieux comprendre leurs consommations électriques et pouvoir, lorsque nécessaire, les moduler en fonction des contraintes du réseau.

Le projet Reflexe va lui tester un dispositif d’agrégation de producteurs d’énergie indépendants connectés au réseau, via une centrale virtuelle informatisée, qui équilibre la demande et teste des modèles économiques. Ce projet est piloté par Veolia Environnement, sur 3 ans (montant total  8,8 M€ dont 3,5 M€ financés par l’Etat. Il doit anticiper les comportements énergétiques et identifier les potentiels de flexibilité des installations consommatrices. La centrale sert également d’intermédiaire entre les acteurs majeurs de la fourniture, du transport et de la distribution de l’électricité (ERDF, RTE, Poweo, EDF SA…).

Le projet SmartZAE veut transformer une Zone d’Activité Economique en « brique élémentaire intelligente du réseau électrique ». Il est piloté par SCLE SFE , sur 3 ans, avec un montant total du projet de 4,2 M€ dont 2,4 M€ financés par l’Etat. Le projet sera déployé dans la région de Toulouse, sur un site déjà équipé de 125 kW de photovoltaïque et 15 kW d’éolien, et se verra doter d’un stockage d’électricité par volant d’inertie de 10 kW sera développée de façon à équiper le site d’un stockage inertiel de 100 kW en complément d’un stockage électrochimique.

Enfin le projet Modelec, piloté par Direct Energie, sur 2 ans (2,3 M€ dont 1,1 M€ financés par l’Etat, cherche à mesurer le comportement de clients résidentiels face à des situations d’effacement électriques. Plusieurs modèles d’effacement – et surtout de tarifs — pour des consommateurs répartis sur différents territoires seront testés, pour comprendre ce qui est nécessaire pour motiver les consommateurs, avec un volet sociologique approfondi.  Le projet prévoit l’équipement de 1 000 foyers situés dans différentes zones.

Ces 28 millions ne représentent que 12% des 250 millions que l’Ademe doit investir dans le smart grid. En tout 2,8 milliards d’euros ont été con?és à l’Ademe pour qu’elle les  investissent dans des projets porteurs : 1,6 milliard pour les énergies renouvelables et décarbonées, la chimie verte et l’économie circulaire, 1 milliard pour les véhicules du futur et 250 millions pour les réseaux électriques intelligents.

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