Les deux premiers instituts d’excellence en énergies décarbonées (IEED) sélectionnés

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Après les appels à manifestations d’intérêt, l’Etat avance dans sa politique de soutien aux cleantech dans le cadre du programme des Investissements d’avenir. Le gouvernement a présenté les résultats de l’appel à projets sur les Instituts d’excellence en énergies décarbonées (IEED), ces futures plates-formes réunissant les compétences de l’industrie et de la recherche publique au sein de campus d’innovations technologiques. La compétition a été rude : deux lauréats ont été désignés sur un total de 19 dossiers. Six autres projets sont cependant en balance : ils sont invités à revoir leur copie avant un nouvel examen. Comme le révélait GreenUnivers il y a quelques jours, un second appel à projets sera lancé dans les prochaines semaines.

Les deux projets labellisés sont Indeed, Institut national pour le développement des écotechnologies et des énergies décarbonées, à Lyon (Vallée de la chimie-Solaize, Rhône), et Pivert, Picardie innovations végétales, enseignements et recherches technologiques à Venette (Compiègne, Oise).

Deux lauréats au-dessus du lot

Indeed est spécialisé dans le chimie et les économies d’énergie et vise un leadership mondial dans le développement de technologies bas carbone au service de l’usine du futur. Il est porté par l’IFP Energies Nouvelles, le CNRS, l’Université de Lyon, l’Insa Lyon, l’Ecole des mines de Saint-Etienne, les pôles de compétitivité Axelera, Tenerrdis, Plastipolis, Trimatec, LUTB et Viaméca et les industriels Arkema, GDF Suez, PEP, Rhodia et Sita.

Pivert est spécialisé dans la chimie du végétal, les technologies et l’économie des bioraffineries de troisième génération et dans le domaine de la biomasse oléagineuse pour produire des produits chimiques, des biomatériaux et des biocarburants. Il est porté par l’Université de Picardie Jules Verne, l’UT de Compiègne, l’UT de Troyes, le pôle de compétitivité IAR et les industriels Maguin, PCAS, Rhodia, SNC Lavalin et Sofiprotéol.

” Nous sommes assez sûrs de nous, ces dossiers sont nettement les meilleurs”, indique Christian Streiff, président du jury chargé d’examiner les projets et ancien président de PSA Peugeot-Citroën.

Une nouvelle chance pour 6 autres projets

Six autres projets ont reçu une note B :

– France Energie Solaire Institut photovoltaïque d’Ile de France, à Saclay (sur les couches minces : c’est l’un des trois dossiers déposés dans le solaire),

– France Energies Marines, sur les énergies marines et l’éolien offshore, à Brest (avec des centres d’essais à Nantes, Bordeaux, La Réunion et en PACA),

– Greenstars, sur les micro-algues, près du bassin de Thau,

– Institut français des matériaux agro-sourcés, à Villeneuve d’Ascq,

– INEF4, Institut national d’excellence facteur 4 en réhabilitation et construction durables, à Bordeaux,

– SuperGrid (réseaux intelligents), à Villeurbanne.

Les responsables de ces six projets sont invités à reformuler ou compléter leurs dossiers d’ici au 15 juillet avant un nouvel examen du jury. “Il y a notamment des précisions à apporter sur le financement et un besoin de simplification”, précise Christian Streiff.

Un second appel à projets imminent

René Ricol, Commissaire général à l’investissement, qui gère le programme des Investissements d’avenir, a d’ores et déjà annoncé le lancement d’un second appel à projets en vue d’une sélection d’ici à la fin de l’année. “Le premier appel à projets a fait naître des idées dans tous les domaines, nous allons voir si le second doit être précisé sur le plan sectoriel en fonction des choix en matière de politique industrielle ou pas”, a-t-il indiqué.

L’Etat a prévu initialement la création de 8 à 10 IEED avec une enveloppe budgétaire d’1 milliard d’euros. Avec l’effet de levier, le montant total prévisionnel est estimé à 1,5 milliard d’euros. “Pour un euro investi par l’Etat, un euro devra être apporté par le secteur privé”, a rappelé Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, lors de la présentation des résultats.

Selon la définition de l’Etat, les IEED sont des plates-formes interdisciplinaires rassemblant les compétences de l’industrie et de la recherche publique dans une logique de co-investissement public-privé et de collaboration étroite entre tous les acteurs, réunis dans l’idéal sur un même lieu. Objectif : un développement industriel et/ou de services. Ils doivent renforcer les écosystèmes constitués par les pôles de compétitivité et permettre d’assurer une visibilité internationale. Les IEED couvriront l’ensemble du processus d’innovation, jusqu’à la démonstration et au prototypage industriel.

Toutes les filières énergétiques vertes sont concernées : énergie solaire, énergies marines, efficacité énergétique des bâtiments, maîtrise de l’énergie, géothermie, hydrogène et piles à combustible, stockage…

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