Solaire intégré au bâti : un marché puissant selon Enerplan (Étude)

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©Midisolaire

À moyen-long terme, la montée en puissance du photovoltaïque installé sur les bâtiments semble inéluctable. La question porte plutôt sur le rythme de croissance du marché. L’association professionnelle Enerplan esquisse sa vision à l’horizon 2020, traçant deux scénarios envisageables dans une étude prospective remise à la mission Charpin – Trink, dans le cadre de la concertation close le 11 février.

Les objectifs mis en avant par le syndicat sont 3 à 5 fois plus importants que la taille du marché voulu par la DGEC (Direction générale de l’énergie et du climat). Deux moteurs du marché sont mis en avant, le cadre réglementaire lié au bâtiment et la dynamique du segment tertiaire.

Le nouveau cadre réglementaire du marché solaire voulu par la DGEC vise à limiter le solaire intégré au bâti à 300 MW par an, répartis à parité entre les toitures résidentielles et les autres toitures. Une bride qui cantonnerait le marché à 3 GW sur les 10 ans à venir.

Deux futurs moteurs pour le marché

Selon Enerplan, cette vision irait à l’encontre des objectifs réglementaires du Grenelle 1. Ceux-ci prévoit que d’ici à 2020, l’ensemble du parc de logement sociaux doit être rénové sur le plan énergétique, soit 4,2 millions de logements. Dès 2013, il prévoit également la rénovation de 400.000 logements du parc privé par an, soit 3,2 millions de logements (10% du parc). Dès lors, Enerplan estime que 1 à 4% des bâtiments rénovés par an pourrait accueillir du photovoltaïque.

Dans le neuf, la généralisation du photovoltaïque dans le bâtiment se fera principalement sous deux dynamiques pour Enerplan. La première dès 2011-2013 par l’application de la RT 2012. La deuxième à la fin de la décennie, par l’instauration d’une RT 2020 visant à généraliser les bâtiments à énergie positive (dit BePos). Sur ce créneau, le syndicat est beaucoup plus optimiste, estimant que 6 à 9 bâtiments neufs sur 10 pourraient accueillir du solaire à l’horizon de 10 ans.

 

1- Scénario conservateur

2011-2020 : un marché tiré par le bâti tertiaire existant

De là, deux scénarios sont dressés à l’horizon 2020. L’un “conservateur” et l’autre “ambitieux.” Dans les deux, le photovoltaïque installé sur le bâti existant représente environ les deux tiers du marché cumulé en 2020. Enerplan voit aussi le tertiaire tirer le secteur, devant le logement individuel. Le logement collectif resterait un segment de niche.

Scénario conservateur : 11 GW en 2020

Dans le scénario concervateur, Enerplan estime le marché cumulé du “bâti solarisé” à 10,9 GW sur 10 ans. Dans ce cadre, le marché annuel passerait de 211 MW en 2011, à près de 1.000 en 2016 et plus de 2.702 MW en 2020. Le segment de l’existant tirerait le marché en restant bien supérieur au segment du neuf (voir illustration 1).

2- Scénario ambitieux

Scénario ambitieux : 16 GW en 2020

Dans le scénario ambitieux, le syndicat voit au contraire un décollage du solaire plus poussé sur le neuf. Ce dernier dépasserait d’ailleurs le marché existant en 2020 en termes de capacités annuelles installées (voir illustration 2). Dès 2016, l’existant atteindrait un rythme de croisière moyen au dessus de 1.200 MW par an. Dans ce scénario, 15,9 GW de puissance cumulée pourrait être installée en 10 ans. La puissance annuelle installée serait progressive, passant de 438 en 2011, à plus de 1.700 MW en 2016 et plus de 2.700 MW en 2020.

Télécharger Etude Prospective Enerplan (pdf)

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