La CRE veut s’imposer comme référence sur le smartgrid

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Alors que les réseaux électriques intelligents — le smartgrid — sont dans une phase d’expérimentation générale, tant en France qu’à l’international, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) veut se placer au centre du brainstorming sur le sujet. Pour cela, l’autorité de régulation indépendante lance plusieurs offensives en direction du grand public, des entreprises et, au-delà, de tous les acteurs concernés par la transformation des systèmes énergétiques. Au menu : une publication de référence, l’organisation de forums thématiques mensuels et un nouveau site Internet qui se veut un carrefour des idées sur l’électricité du futur.

La plateforme www.smartgrids-cre.fr est un outil informatif, pédagogique et collaboratif sur les réseaux électriques intelligents. Les acteurs qui désireraient participer peuvent se faire connaitre directement sur le site Internet. Plusieurs grandes entreprises soutiennent déjà l’initiative, des énergéticiens aux industriels des systèmes de communication, en passant par les constructeurs de véhicules électriques, les acteurs des énergies renouvelables ou les sociétés d’ingénierie électrique.

La CRE va organiser également des forums thématiques réguliers regroupant des experts d’horizons variés sur les problématiques et les enjeux du smartgrid. Le premier aura lieu le 7 décembre prochain sur le “smart home,” c’est à dire la maison et les bâtiments intelligents.

Près de dix mois après l’organisation d’un colloque sur “Les Réseaux électriques du futurs,” la CRE a aussi voulu tirer les premières conclusions de ces travaux dans un ouvrage intitulé “L’électricité du futur : un défi mondial.” Publié chez Economica et réalisé sous la direction de Philippe de Ladoucette, président de la CRE, et Jean-Marie Chevalier, économiste et professeur à l’Université Paris-Dauphine, ce livre donne la parole à différents acteurs du secteur et jette les bases d’une synthèse générale sur le smartgrid.

De nombreuses questions encore à approfondir

Si la révolution du smartgrid n’est pas “une option mais une obligation,” indique Philippe de Ladoucette, et “si les opportunités de business” sont désormais parfaitement comprises, explique Jean-Marie Chevalier, il reste pour autant un nombre important de questions sans réponses.

La profondeur des transformations engendrées par la révolution des smartgrid est encore mal perçue (super réseau électrique, bâtiment intelligent, micro-réseau, régulation intelligente, ville intelligente, etc.). Et les modèles économiques du smartgrid, en cours de définition, découleront en parti de l’ampleur de ces changements.

A ce manque de visibilité dans l’espace, s’ajoute l’incertitude du temps. Il est difficile aujourd’hui d’évaluer à quelle vitesse se fera ces changements annoncés et quand les réseaux de transport d’énergie, les réseaux de distribution d’électricité, et les réseaux électriques domestiques deviendront vraiment intelligents. Reste enfin les problématiques financières – tous ces déploiements sont fort coûteux – et les questions techniques comme sociétales.

Pour aller plus loin :

– Smartgrid en France : le projet Premio sur les rails

– En Bretagne, EDF teste une nouvelle maitrise de l’énergie

– Linky a trois mois de plus pour convaincre, mais on en saura guère plus

– Des compteurs communicants partout en France en 2016, mais pas forcément intelligents

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