L’Ines et Toyota testent la station service électrique du futur

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Crédit Martial Guébey (34)

Une station service électrique qui utilise l’énergie solaire pour recharger votre véhicule électrique ou hybride rechargeable (dit VHR) : c’est l’expérimentation lancée par l’Institut national de l’énergie solaire (Ines), sur son site de Chambéry (Savoie), en partenariat avec le japonais Toyota, qui fournit dix Prius rechargeables.

Soutenu par le fonds démonstrateur de l’Ademe à hauteur de 4,4 millions d’euros, ce projet baptisé DHRT2 vise notamment à étudier le lieu de la captation d’énergie (parking, travail, domicile), l’utilisation du stockage ou encore la gestion des flux d’énergie.

Plus large, le projet DHRT2 est également déployé à Strasbourg, où Toyota teste actuellement, avec EDF, à plus grande échelle, une centaine de Prius rechargeables associées à des infrastructures de recharge, cette fois-ci raccordées au réseau (bornes domestiques, bornes en voirie, bornes privées).

Un projet de trois ans

La plateforme expérimentale sur le site de l’Ines, prévue pour trois ans, est constituée d’une ombrière photovoltaïque de 150 m2, d’une puissance de 21 kW. Différents démonstrateurs photovoltaïques, situés à l’Ines et au CEA-Grenoble, seront aussi utilisés, comme des maisons individuelles équipées de modules photovoltaïques par exemple.

Douze bornes de recharge sont également installées sur le site de l’Ines et les véhicules seront utilisés au quotidien par les chercheurs de l’institut.

Convergences solaire-bâtiment-transport

La station de recharge solaire marque pour l’Ines le début d’un vaste programme d’étude sur la convergence énergétique entre le bâtiment et le transport. Au delà des technologies solaires, l’institut se positionne ainsi d’une manière très transversale, entre transport décarboné, énergie solaire, bâtiment basse consommation et système logiciel.

Le projet de l’Ines vise en partie à créer un système de gestion intelligente de l’énergie. Un logiciel de pilotage permettant d’optimiser au mieux les recharges en fonction du temps de stationnement prévu du véhicule par l’utilisateur, du type de véhicules (tout électrique ou hybride), de l’état de la batterie, des conditions météorologiques et de la disponibilité de la ressource solaire, des contraintes du réseau de distribution d’électricité, etc.

L’objectif est d’effectuer une planification optimale de la recharge sur une journée en partant du principe que, sans gestion intelligente, seulement 20 à 30% de l’énergie photovoltaïque serait valorisé sous forme de kilomètres. L’expérimentation vise aussi à optimiser les charges et les décharges des batteries du véhicule.

Etudier le potentiel d’un déploiement à grande échelle

La première étape du projet va consister à mesurer sur une année la production des panneaux solaires et la consommation des VHR selon différentes typologies de trajets. Cela pour valider les estimations de l’Ines : la station solaire représenterait une capacité potentielle de charge annuelle équivalente à 135.000 km, ou 20.250 kWh. Autrement dit, un véhicule hybride consommant entre 150 et 200 Wh/km en mode électrique, l’énergie nécessaire est alors de 2,4 à 3,2 kWh par jour.

Un panneau photovoltaïque de 1 m2 pourrait ainsi fournir, sur une année en France, l’électricité nécessaire à un VHR pour parcourir près de 1.000 km en mode électrique.

Le reste du programme visera à étudier l’ensemble dans une optique de déploiement à grande échelle : simulation en conditions réelles, anticipation des futurs tarifs d’achat de l’électricité sur le réseau (consommation de l’énergie sur place et revente du surplus au réseau), quantification des gains technico-économiques, etc.

Site de l'Ines (Savoie)

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