Le gouvernement souffle le chaud et le froid sur la filière solaire : il vient de baisser une nouvelle fois les tarifs d’achat et de réduire de moitié le crédit d’impôt pour les particuliers, mais Jean-Louis Borloo prépare aussi des mesures pour aider la filière industrielle française. » Je souhaite conditionner assez rapidement l’obtention du tarif d’achat à des éléments de cycle carbone complet. Il faut tenir compte ...
Jean-Louis Borloo assume complètement ces mesures : « La production d’énergie solaire a progressé de 600% en deux ans et le nombre d’installations a été multiplié par dix. Nous avons simplifié les procédures administratives, mis en place des incitations fiscales et le résultat, c’est que le marché français est le plus dynamique d’Europe. Mais les coûts de production ont fortement diminué, donc il est normal d’ajuster les dispositifs de soutien ».
Tenir compte du « coût carbone »
Mais il constate en revanche que « la violence de l’expansion » profite peu à la filière industrielle française. « Nous avons aujourd’hui une communauté de 600 chercheurs qui travaillent autour de l’Ines sur le solaire, photovoltaïque et à concentration. Nous avons besoin d’avancer et de renforcer la filière ». D’où l’idée de conditionner les mesures d’aide au « coût carbone complet ». Le ministre n’en a pas dit plus sur la manière dont cette mesure pourrait être mise en place, ni sur le calendrier.
Si Jean-Louis Borloo se défend de vouloir faire du protectionnisme, c’est bien les panneaux chinois à bas coûts qui équipent la grande majorité des centrales françaises qui sont visés.
Qui pourrait en profiter ? Le seul producteur de cellules solaires en France est aujourd’hui Photowatt, qui a traversé une zone de turbulences et dont la production reste limitée. Des tentatives sont lancées pour produire des cellules made in France, via notamment le projet PV 20, mais la production est encore loin d’être au rendez-vous.
Il existe en revanche des usines d’assemblage des panneaux, comme celles de Tenesol, Solarezo ou Fonroche, et d’autres sont en construction, dont deux par Solairedirect. L’américain First Solar, roi des cellules à couches minces, doit de son côté construire une usine en Aquitaine, dont la production des dix premières années est réservée à son partenaire, EDF EN, qui finance la moitié de l’investissement.