REpower vise l’offshore en France, craint pour l’éolien terrestre

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Après avoir déjà conquis 20% du marché français, le fabricant allemand d’éoliennes REpower – qui a installé 1 GW sur les 4,7 GW d’éolien de l’Hexagone – mise maintenant sur les futurs parcs d’éoliennes en mer. D’autant plus qu’il voit « un risque de vrai ralentissement » des parcs terrestres avec les nouvelles contraintes imposées par le Grenelle 2, nous a confié le directeur général de REpower en France, Olivier Pérot.

Pour l’instant, REpower, filiale de l’indien Suzlon et n°10 mondial, peut s’estimer satisfait de son succès en France, où il a vendu, en 2009, pour 200 MW d’éoliennes et où il compte réaliser des ventes « du même ordre » cette année. Le chiffre d’affaires de REpower en France a atteint 250 millions d’euros en 2009, après 200 millions en 2008, et devrait rester similaire en 2010, note Olivier Pérot.

Pour après, le groupe ne s’avance pas, à cause des incertitudes de l’impact des nouvelles règles.

Avantage : il ne dépend pas d’un seul grand client et répartit ses livraisons entre une ribambelle de développeurs, allant des micro-sociétés aux grands groupes comme EDF EN, qui représente environ 10% de son chiffre d’affaires. Autre grand client, GDF Suez, via ses diverses filiales d’éolien comme La Compagnie du Vent ou Eole Generation.

REpower SAS (le nom officiel de la filiale française) joue à égalité avec 3 autres grands concurrents qui ont également environ 20% du marché français – Vestas, Nordex et Enercon. (Voir notre Repère: 2 éoliennes installées en France sur 3 sont allemandes)

Parcs modestes

REpower, qui réalise en France quelque 20% de son chiffre d’affaires mondial, y vend des éoliennes terrestres de 2 MW, avec pour 2011 l’objectif de livrer des modèles de 3 MW. Elles sont assemblées surtout en Allemagne et aussi au Portugal, les composants étant largement achetés en Europe – mais pas en Chine.

Les parcs français (REpower en a installé environ une soixantaine, surtout dans le nord de la France) sont généralement modestes – typiquement 8 éoliennes, ou environ 15 MW – même s’il existe une légère tendance, lente, à l’accroissement de la taille des parcs. Le nom de “parc” peut aussi bien désigner en fait une seule éolienne.

Au niveau mondial, le prix des éoliennes a déjà beaucoup diminué, d’environ 20% l’an dernier selon lui, le prix des parcs terrestres tournant autour du million d’euros par mégawatt, dont 75% à 80% pour les éoliennes et leur installation. Les parcs offshore coûtent eux trois fois plus cher, mais les éoliennes n’en représentent que la moitié environ, le surcoût provenant de la construction des fondations et du raccordement des turbines au réseau électrique sur la côte.

Avenir incertain pour le terrestre

Mais l’avenir des parcs terrestres s’annonce « incertain », à cause des nouvelles contraintes en termes de règlementation.

” Nous venons en 2e ligne, car nous obtenons des contrats pour des projets déjà autorisés. Les parcs impactés seront ceux dont les demandes sont en train d’être faites, pour une construction à partir de 2012. On peut craindre un vrai ralentissement, cela dépendra des conditions de mise en œuvre des textes. Mais la tendance n’est pas favorable. Un industriel a besoin de visibilité. Le changement de réglementation, avec en plus des incertitudes sur son application, brouille les prévisions”, observe le dirigeant.

L’offshore, relais de croissance ?

Inquiet sur ses ventes d’éoliennes terrestres, REpower France espère cependant trouver un débouché nouveau très prometteur : les parcs offshore annoncés en France. Il veut faire jouer son atout : les éoliennes offshore géantes, de 5 à 6 MW, le marché de demain.

“Nous sommes les seuls à avoir une vaste expérience des éoliennes de grande capacité en haute mer et en eaux profondes. Siemens ou General Electric n’en disposent pas encore. Alors que les premiers parcs offshore comportaient plutôt des éoliennes de 2 à 3 MW, les parcs français arrivent plus tard, donc ils seront un marché  pour les machines de 5 à 6 MW. Nous sommes bien placés pour prendre une place de leader », conclut M. Pérot.

Il est vrai que’un de ses rares concurrents sur les très grandes éoliennes offshore, Multibrid (filiale d’Areva) a lui quelques problèmes…

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