Las Vegas vertueuse en énergie grâce à une start-up qui monte (Premium)

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C’est un pari : la ville de Las Vegas compte sur les logiciels de gestion de l’énergie de la jeune start-up américaine Hara pour économiser 150.000 dollars par an sur ses factures d’électricité, gaz, eau et autres ressources. Pour réduire ses émissions, cette aberration écologique qu’est cette ville de néons et de fontaines surgie en plein désert tente aussi l’innovation : l’empire des jeux va installer 1 MW de panneaux solaire sur 17 parkings et investir 3,5 millions de dollars en ampoules basses consommation pour remplacer 20% des flamboyantes enseignes lumineuses de la ville.

Pour lutter contre la débauche d’énergie de ses casinos, la mairie de Las Vegas va aussi dépenser 4 millions de dollars pour rénover et mieux isoler 17 des 100 grands buildings de la ville, et réinvestira l’argent obtenu de ces économies d’énergie sera réinjecté dans d’autres programmes d’efficacité énergétique.

Le logiciel à tout faire de Hara, qui montre sous forme de graphique les moindres gaspillages de tout ce que consomme une organisation, devrait permettre de réduire de 1% les 15 millions de dollars par an dépensés par Las Vegas en gaz naturel et en électricité, soit 150.000 dollars, ce qui remboursera le logiciel en seulement un an, espère le responsable du développement durable de la mairie, Tom Perrigo.

Le succès fulgurant de Hara

C’est une victoire de plus pour la toute jeune société Hara, née en 2008, patronnée dès sa naissance par le très prestigieux fonds de capital-risque Kleiner Perkins et qui a déjà levé en tout 20 millions de dollars depuis sa création auprès des fonds Kleiner Perkins, Jafco et Nth Power. Avec seulement 65 salariés, Hara a remporté 30 des 50 plus grands contrats du secteur en 2009 et estime détenir 30% à 50% du juteux marché américain du conseil en CO2, en plein essor.

En quelque mois seulement, son logiciel de gestion de l’énergie et des ressources, allant de l’électricité à l’eau et aux déchets, a déjà conquis 35 très gros clients, collectivités et grandes entreprises, et pas des moindres : Apple, Coca Cola, Hasbro, News Corp., les villes de Palo A1to et San Jose en Californie (le cas d’école de Palo Alto est ici), entre autres.

Ses principaux concurrents ne sont pas des géants des progiciels comme SAP, qui malgré son rachat en 2009 d’une entreprise spécialisée dans ce domaine, Clear Standards, reste encore peu présente, mais plutôt d’autres jeunes entreprises spécialisées comme Carbonetworks, rebaptisée ENXSuite, récemment choisie par la ville de Chicago.

Mais selon le patron de Hara Amit Chatterjee, son principal concurrent est la feuille de calcul Excel : car avant d’adopter son logiciel, ses clients s’épuisent à rentrer eux-mêmes des milliers de données dans d’immenses tableaux Excel.

Peu gourmande en capitaux et en hommes, aux contraires des fabricants de panneaux solaires ou de voitures électriques, à la frontière des cleantech et de l’informatique, Hara (« vert » en hindi) pourrait être une cible de choix pour les appétits d’acquisitions de géants come Google, Apple, Cisco, Microsoft ou IBM.

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