McPhy stocke l’énergie grâce à l’hydrogène sous forme solide

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McPhy Energy développe un système de stockage d’énergie original, utilisant l’hydrogène sous forme solide. Une solution prometteuse pour les énergies renouvelables.

Cette start-up française, implantée près de Grenoble (Isère), a mis au point un système stockant l’hydrogène sous forme d’hydrure de magnésium. Lié à une centrale solaire ou éolienne, par exemple, il permet de stocker de l’énergie rapidement, en quantité, et de manière sûre.

Avant d’être stockée, l’énergie doit être transformée en hydrogène par un électrolyseur. Une fois chargé, le système McPhy peut redistribuer de l’électricité au réseau à condition d’être relié à une pile à combustible. Une solution de stockage adaptée pour les énergies propres, souvent intermittentes.

Deux prototypes, des réservoirs de taille industrielle, vont être testés par l’institut CEA-Liten, dans le cadre d’un partenariat. Pour cette société de 12 personnes créée en janvier 2008, l’enjeu est aujourd’hui d’industrialiser des procédés brevetés, issus de plusieurs années de recherche conduites par une équipe du CNRS de Grenoble.

Une « éponge à hydrogène »

Pour fonctionner, le système combine de l’hydrogène à des métaux, comme le magnésium. En fonction de la température, ce matériau est capable d’absorber de l’hydrogène, et de former des hydrures de magnésium, puis de le relâcher en revenant à son état d’origine. Une véritable éponge à hydrogène.

Cette technologie offre un rendement énergétique plus important que les systèmes existants de stockage de l’hydrogène comme la compression ou la liquéfaction. Réalisé à pression atmosphérique, le stockage sous forme solide est également plus sûr.

“Avec le support du CNRS, nous avons mis au point ce processus de manière optimale dans des grandes cartouches contenant des disques de composite spécifique d’hydrure de magnésium”, explique Pascal Mauberger, le président. Le tout est installé dans un conteneur. L’ensemble du système est modulaire.

Bientôt une ligne de production

McPhy produit elle même ses hydrures de magnésium. Une ligne de production doit être complètement opérationnelle au second semestre. La société devrait ainsi disposer d’assez de matière pour concevoir une dizaine de conteneurs par an.

Son premier réservoir peut recevoir et délivrer 2,3 MWh d’énergie. Elle a mis au point un autre réservoir pouvant recevoir 10 fois plus d’énergie, mais qui doit être combiné à une source de chaleur externe, comme une centrale solaire thermique.

Détenu majoritairement par ses fondateurs, la société a financé son développement en 2009 à hauteur de 1,6 million d’euros. Elle a aussi ouvert son capital au fonds d’investissement français Emertec (20%) et au géant du nucléaire Areva (4%).

En attendant le stockage d’énergies renouvelables, un marché encore balbutiant, McPhy cible le marché de l’hydrogène industriel, plus mature. Mais la start-up entre en concurrence directe avec les industriels stockant l’hydrogène sous pression.

Alexandre Simonnet


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