L’énergie des vagues bouillonne

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Entre le développement des premières solutions commerciales, l’approfondissement des recherches sur des prototypes et la mise en place de plateformes de démonstration, l’énergie des vagues commence à sortir la tête de l’eau. Alors que le britannique Pelamis Wave Power a déjà vendu son système de bouée serpentine à l’allemand E.ON et à ScottishPower Renewables, filiale de l’espagnol Iberdrola Renovables, d’autres sociétés accélèrent leur R&D sur des technologies différentes, comme les britanniques Aquamarine Power, AWS Ocean Energy et Checkmate Seaenergy.

Le challenge pour ces sociétés est de concevoir des produits qui génèrent de l’électricité à un prix compétitif, mais aussi de trouver des investisseurs pour passer le cap de l’industrialisation et de la commercialisation. La recherche d’une plateforme de démonstration pour évaluer et qualifier les technologies est également cruciale.

Une plateforme de démonstration en Angleterre…

La Grande-Bretagne dispose d’une certaine avance tant du côté des industriels que pour le développement de sites de démonstration. Au nord de l’Ecosse se trouve déjà l’Emec, l’European Marine Energy Centre, site de référence en Europe. A la pointe sud-ouest du pays se met en place un autre site de démonstration, porté par le projet Wave Hub. D’un budget de 42 millions de livres (48,7 M€), ce dernier consiste à installer un réseau sous-marin de câbles et de stations pour recevoir quatre technologies houlomotrices différentes, à raison de 4 à 5 MW chacune.

L’installateur de ce système vient d’être désigné par l’agence publique régionale britannique South West RDA, promoteur de Wave Hub, pour un contrat de 7 millions de livres (8,1 M€). Il s’agit de la société britannique CTC Marine, filiale du groupe américain Trico Marine Group. Elle va déployer les 25 kms de câbles blindés sous-marins qui doivent relier le hub de démonstration au réseau électrique terrestre. CTC Marine sera également en charge du déploiement de l’infrastructure du hub sur le site, à près de 50 mètres de profondeur.

…et une en France

En France, un projet de ce type est également en cours de développement au large du Croisic (Loire-Atlantique). Baptisé SEM-REV, pour Site d’Expérimentation en Mer pour la Récupération de l’Energie des Vagues, cette plateforme de démonstration doit être prête mi-2011 pour accueillir des technologies houlomotrices françaises et européennes. Ce projet représente un investissement d’environ 5,5 millions d’euros.

L’Oyster, un prototype qui sort de l’eau

Ces sites pilotes sont d’autant plus importants que de nombreux systèmes de convertisseur d’énergie des vagues sont en phase de R&D. C’est le cas de l’Oyster développé par le britannique Aquamarine Power. Il vient de dévoiler le design de la deuxième génération de son système, Oyster 2, d’une puissance de 800 kW. Aquamarine Power a prévu d’installer trois unités à l’Emec durant l’été 2011. L’Oyster (huitre en anglais) est planté à une dizaine de mètres de profondeur au large des côtes et se balance au rythme du va-et-vient des vagues. Deux pistons hydrauliques sont ainsi entraînés et pompent de l’eau sous pression, ce qui entraîne une turbine hydro-électrique postée à terre.

Entre les flotteurs et les bouées serpentines

Un autre britannique, Checkmate Seaenergy développe une technologie qui rappelle la bouée serpentine élaborée par son compatriote Pelamis Wave Power. Baptisée Anaconda, son système vient de sortir de plusieurs mois de test et la société envisage de réaliser son premier tour de financement durant l’été.

De son côté, AWS Ocean Energy a levé 2 millions de livres, en février dernier, et travaille sur son modèle de troisième génération baptisé AWS III, un flotteur d’une puissance comprise entre 2,4 et 4 MW. Elle espère déployer un prototype durant l’été 2011, et une centrale pilote en 2013, pour une commercialisation prévue vers 2014. La première génération AWS-I avait été testée au Portugal en 2004.

En France, un projet de flotteur de 500 kW baptisé Searev est développé par le Laboratoire de mécanique des fluides de l’École Centrale de Nantes et du CNRS.  A l’étape de R&D, le projet devait être transféré à des industriels pour être développé et un démonstrateur devait être installé sur la plateforme SEM-REV. Mais faute de repreneur industriel, le projet est gelé depuis 2008.

Dans le monde, de nombreuses autres sociétés travaillent sur des approches différentes de systèmes houlomoteurs comme l’australienne Oceanlinx, la danoise WaveDragon ou encore l’israëlienne SDE, par exemple.

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